Les prévisions économiques du Conference Board du Canada pointent vers un fort renversement de tendance à travers le pays en termes de croissance, avec l'Ouest en recul et l'Est en progression.

Ainsi, après avoir mené le bal durant plusieurs années, les villes de Calgary et Edmonton devraient connaître une récession en 2015 à la suite de l'effondrement du prix du pétrole et celles de Régina et Saskatoon en souffriront également, mais dans une moindre mesure.

La seule exception à cette règle, dans l'Ouest, est Vancouver qui, avec une prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 3,1 %, se classe en tête de peloton avec Toronto et Halifax qui affichent des taux similaires.

Montréal et Québec sont également sur la relance, avec des prévisions de croissance de 2,6 % en 2015 et de 2,7 % en 2016 pour les deux villes.

Faiblesse du dollar et infrastructures

La croissance des villes canadiennes en progression s'explique par la faiblesse du dollar canadien et la reprise aux États-Unis, qui viennent insuffler un nouvel élan au secteur manufacturier et à l'exportation.

À Montréal, on y ajoute le lancement de grands chantiers d'infrastructure, notamment celui du pont Champlain, de sorte qu'on s'attend au plus fort taux de croissance pour la métropole depuis 2002. Plus finement, le Conference Board prévoit une croissance de 3,7 % de la production manufacturière et de 5,3 % de l'industrie de la construction.

La demande de main-d'oeuvre devrait accompagner ces résultats, avec une progression de l'emploi évaluée à 1,2 %.

Quelques zones d'ombre au tableau, cependant: le secteur du commerce au détail, qui est freiné par des revenus stagnants et un endettement élevé des ménages et les mesures d'austérité qui vont affecter le secteur des services non commerciaux, notamment les écoles publiques et les hôpitaux.

À Québec, le scénario est similaire, avec une reprise robuste du secteur manufacturier et une forte croissance du secteur des services. Le codirecteur au Conference Board, Alan Arcand, croit que le «la croissance économique de la ville de Québec au cours de cette période devrait dépasser la moyenne nationale, ce qui représente une évolution intéressante pour une région dont la croissance a accusé un retard sur la moyenne canadienne pendant cinq années consécutives.»

L'organisme s'attend par ailleurs à un renforcement de l'activité touristique dans la Vieille Capitale.

L'Ouest en eaux troubles

Dans le détail, en Alberta, le Conférence Board prévoit un recul de 1,2 % de l'économie à Calgary et de 0,8 % à Edmonton en 2015.

La chute du prix du pétrole n'affectera pas uniquement le secteur énergétique dans ces deux villes, mais aussi ceux de la construction, des transports et de l'entreposage, de même que le commerce de gros et de détail. Le Conference Board note toutefois qu'avec une hausse prévisible des prix du brut, les deux villes devraient retrouver le chemin d'une croissance modeste en 2016, soit de 1,5 % à calgary et de 1,3 % à Edmonton.

Les métropoles de la Saskatchewan voisine peuvent s'attendre à des croissances très modestes en 2015, soit de 1,9 % à Régina et de 1,8 % Saskatoon.