Après neuf années de stabilité, les producteurs canadiens de bois d'oeuvre craignent que leur entente avec les États-Unis, qui vient à échéance en octobre, ne soit pas renouvelée.

«Les chances d'une prolongation ou d'un renouvellement sont de moins en moins probables», a souligné West Fraser Timber dans son rapport du premier trimestre.

Les analystes du secteur forestier abondent dans le même sens, l'un d'entre eux ayant même avancé que les chances de renouvellement sont «quasi nulles».

«Je crois qu'il y a trop de chemin à parcourir et que cela ne se fera pas avant le mois d'octobre», a expliqué Mark Kennedy, de la Banque CIBC.

Une expiration provoquerait un statu quo d'un an empêchant les deux pays de poser toute action unilatérale.

Entre-temps, on s'attend à ce que les taxes sur le bois d'oeuvre atteignent leur plus haut niveau en près de deux ans cet été.

Après plus d'une année sans taxe pour les producteurs de l'Ouest, une taxe de cinq pour cent est prélevée en avril et mai. Une réduction de prix additionnelle pourrait faire augmenter les taxes à 10 pour cent en juin et possiblement en juillet.

Les producteurs du Québec, de l'Ontario, du Manitoba et de la Saskatchewan se voient imposer une taxe de 2,5 pour cent qui devrait augmenter.

Cependant, une hausse des mises en chantier résidentielles aux États-Unis devrait faire augmenter la demande et les prix au troisième trimestre, éliminant les taxes à l'exportation.

Paul Quinn, de RBC Marchés des capitaux, affirme que tous les producteurs de bois d'oeuvre qui ont assisté à une conférence, la semaine dernière, croient que les parties laisseront l'entente arriver à échéance, pavant la voie à des négociations avant la «véritable date limite» d'octobre 2016.

Il estime que l'attention du gouvernement américain est tournée vers le Partenariat transpacifique et que le dossier du bois d'oeuvre canadien ne figure pas, pour le moment, sur sa liste des priorités.

Un porte-parole pour le ministère des Affaires étrangères, Commerce et Développement, John Babcock, a affirmé que le gouvernement canadien voudrait renouveler l'entente actuelle, ajoutant que l'administration américaine avait été prévenue.

M. Quinn estime que la position du Canada pour négocier s'améliorera dans un an environ si les prix augmentent et que le dollar canadien prend de la vigueur, ce qui réduirait l'avantage concurrentiel des producteurs canadiens.