L'Ontario devrait voir ses exportations croître davantage que celles de toutes les autres provinces cette année, avant que la reprise des cours du pétrole brut, en 2016, ne permette aux provinces productrices d'énergie comme l'Alberta de reprendre la tête, a prédit jeudi Exportation et développement Canada.

Après des années de difficultés, les exportations de biens en provenance du coeur du secteur manufacturier canadien devraient croître de 10 pour cent pour atteindre la valeur de 195 milliards $. Elles avaient déjà gagné huit pour cent l'an dernier grâce à la solide demande aux États-Unis et à la dépréciation du dollar canadien.

L'augmentation sera alimentée par la demande comprimée aux États-Unis pour les automobiles et les machines industrielles, a précisé EDC.

«C'est la première fois depuis longtemps que ce genre de croissance survient en Ontario», a affirmé l'économiste en chef d'EDC, Peter Hall, depuis Burlington, en Ontario.

Cependant, l'Ontario passera de la meilleure performance à la pire en 2016, lorsque sa croissance ne sera plus que de deux pour cent. Les prévisions de croissance des exportations de l'Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador devraient alors progresser de 19% à 120 milliards et 13,3 milliards de dollars respectivement.

L'agence s'attend à ce que les exportations canadiennes de biens, qui ont pris 10,9% à 491 milliards de dollars l'an dernier, restent stables cette année et avancent de huit pour cent en 2016. La valeur des exportations énergétiques devrait quant à elle reculer de 23% à 109 milliards en 2015, malgré une hausse modeste des volumes, puis avancer de 23 pour cent en 2016.

Le Québec devrait connaître de solides exportations cette année et l'an prochain, essentiellement grâce aux secteurs de l'aéronautique, des pièces automobiles et de la foresterie. La Belle Province devrait ainsi voir ses exportations croître de sept pour cent en 2015 et de six pour cent en 2016.

Le secteur aéronautique devrait connaître une croissance de 17 à 20 pour cent au cours des deux prochaines années, aidé par les premières livraisons des avions commerciaux de la CSeries de Bombardier.

Les métaux et minerais devraient connaître une modeste croissance malgré la faiblesse des prix, tandis que les exportations de bois d'oeuvre pourraient avancer de six pour cent grâce à la hausse des mises en chantier de logements aux États-Unis.

L'agence fédérale s'attend à ce que les prix du pétrole - qui ont culbuté de 34 pour cent depuis l'année dernière - prennent du mieux et grimpent à 61 $ US le baril en 2015, puis à 71 $ US en 2016.

Après avoir avancé de 9,4% l'an dernier, les exportations de produits non énergétiques devraient gagner neuf pour cent cette année pour se chiffrer à 381,1 milliards de dollars, puis trois pour cent en 2016. Les gains les plus notables dans ce groupe devraient être ceux des engrais, suivis des avions et de leurs pièces, de la technologie avancée, des véhicules automobiles et des biens de consommation.

Selon EDC, les exportations agricoles et d'aliments devraient croître de huit pour cent en 2015 à 60,8 milliards. Une plus forte demande, particulièrement celle de la classe moyenne en Asie, devrait profiter aux exportations de fruits de mer, qui pourraient avancer de 17% cette année, soutenues par les hausses de prix des homards et des crabes.

Les contraintes de capacité, résultat d'années de sous-investissement au Canada, devraient entraîner un recul des exportations en 2016, particulièrement dans les secteurs des automobiles et des machines, a indiqué EDC.