Les jeunes à la recherche d'un stage au Canada pour une première expérience professionnelle vont être découragés et moins nombreux avec les nouvelles contraintes administratives et financières du gouvernement canadien.

La nouvelle réglementation du gouvernement fédéral pour déposer une demande d'EIC (Expérience internationale Canada) aura «pour effet de limiter la venue de stagiaires» au Québec, selon le gouvernement de la province francophone.

Outre un dossier plus détaillé à monter, les entreprises doivent maintenant payer 230 dollars canadiens au service de l'immigration canadien, une somme à la charge du stagiaire si l'entreprise ne veut pas prendre en charge cette dépense pour un stagiaire qui souvent ne sera pas rémunéré.

Pour les ministres québécoises de l'Immigration, Kathleen Weil, et des Relations internationales, Christine Saint-Pierre, c'est toute la politique de recrutement professionnel à terme qui va pâtir des nouvelles règles.

D'ores et déjà «plusieurs stagiaires (...), ont vu leur demande de permis de travail refusée alors que l'offre de stage qui leur avait été fait et les conditions relatives à leur venue au Québec» ne sont pas différentes de celles qui ont permis l'accueil de stagiaires «par le passé», ont-elles protesté dans une lettre au ministre fédéral de l'Immigration Chris Alexander.

Plusieurs milliers de jeunes seront touchés par les nouvelles contraintes dès ce printemps, dont une bonne part de Français.

Les étudiants français sont déjà obligés de débourser trois fois plus pour venir étudier au Québec dès la prochaine rentrée.

«Les étudiants sont handicapés par les nouvelles dispositions qui mettent en péril la validation de leur cursus universitaire», a souligné Stéphane Schorderet, porte-parole de l'Ambassade de France au Canada.

La validation d'un diplôme dans bon nombre de pays, dont la France, passe par un stage à l'étranger, et le Québec est une destination souvent privilégiée.

«Beaucoup de candidats stagiaires français nous ont appelés, un peu en panique», a convenu à l'AFP Catherine Bernier, chargée de communication à l'Association France-Québec à Paris.

Le ministère fédéral de l'Immigration n'avait pas indiqué mardi si des exceptions ou assouplissements pouvaient être apportés au texte.