La province canadienne de l'Alberta (ouest), troisième réserve mondiale de pétrole, va perdre 31 800 emplois d'ici la fin 2015 et ses revenus fiscaux devraient fondre de 7 milliards de dollars en raison de la chute des cours de brut.

Moteur économique du Canada au cours de la dernière décennie, l'Alberta a été frappée de plein fouet par la dégringolade des cours du baril, qui a perdu plus de 50% de valeur depuis le mois de juin.

Le gouvernement de la province a donc averti la population mardi qu'il avait dû effectuer des compressions budgétaires de l'ordre de 9% pour l'ensemble du budget 2015 de cette région située sur les contreforts des montagnes Rocheuses.

Les mesures d'austérité mises en oeuvre depuis la fin de l'été ont toutefois permis de limiter la casse: le budget de la province devrait tout de même être excédentaire de 417 millions de dollars, a annoncé le ministre des Finances Robin Campbell.

L'Alberta produit surtout du pétrole non-conventionnel, issu des sables bitumineux, lourd, visqueux et difficile à extraire. Son exploitation est donc coûteuse et plusieurs producteurs majeurs d'hydrocarbures ont récemment suspendu de nouveaux projets.

Shell a par exemple indiqué lundi la suspension de son projet Pierre River Mine, qui aurait dû produire 255 000 barils par jour en Alberta.

L'Alberta devrait entrer en récession cette année avec une contraction de 1,5% de son produit intérieur brut, a prédit lundi le Conference Board du Canada, organisation économique qui en novembre dernier prévoyait plutôt une croissance de 4,5% pour la province. Pour 2016, le Conference Board prévoit un retour de la croissance mais à un taux modeste de 1,2%.