La chute vertigineuse des prix du pétrole plongera l'Alberta dans une récession, mais elle sera modérée et de courte durée, estiment les économistes de la CIBC (T.CM).

Selon le rapport de la banque, la baisse des dépenses en immobilisations des grandes sociétés pétrolières et, dans une moindre mesure, une diminution du nombre de barils de pétrole produits, se solderont par au moins deux trimestres consécutifs de décroissance dans cette riche province.

Les économistes de la CIBC prévoient une baisse de 0,3 % du produit intérieur brut réel en Alberta cette année, mais une hausse de 2,3 % en 2016. En comparaison, pour l'année 2014, la banque s'attend à une croissance économique de 4,1 %. Le taux de chômage en Alberta devrait atteindre 6,8 % cette année, alors qu'il était de 4,8 % l'an dernier.

Par ailleurs, la banque prédit que le taux de croissance du PIB réel au Québec devrait atteindre 2,4 % cette année et 2,6 % l'an prochain, en hausse par rapport à une croissance projetée de 1,8 % pour 2014. Le taux de chômage devrait reculer, passant de 7,8 % l'an dernier à 7,2 en 2015, puis à 6,7 % en 2016.

En Ontario, l'économie devrait croître de 2,8 % en 2015 et 2016, selon les économistes de la CIBC. Le Canada devrait connaître un taux de croissance de 1,9 % cette année et de 2,5 % l'an prochain, grâce à l'Ontario, au Québec, au Manitoba et à la Colombie-Britannique.

Au Nouveau-Brunswick, le taux de croissance du PIB réel devrait atteindre 1,7 % en 2015 et 1,6 % en 2016.

«L'effondrement des cours du pétrole, juxtaposé à une économie américaine qui reste vigoureuse, a eu pour effet de changer la donne quant au taux de croissance provincial relatif, l'Alberta étant en danger de récession, alors que les perspectives des provinces du centre du Canada s'améliorent», estime l'économiste en chef de Marchés mondiaux CIBC, Avery Shenfeld.

«Nous prévoyons que l'Alberta accusera le déficit budgétaire le plus important, tout en demeurant la province la mieux placée pour surmonter les difficultés.»

Dans le centre du Canada, l'Ontario et le Québec pourraient voir augmenter leurs recettes - grâce au raffermissement de la demande américaine et à l'accroissement additionnel des exportations résultant d'un dollar canadien plus faible, mentionne le rapport de la CIBC.

Selon M. Shenfeld, le PIB des deux provinces s'établira à environ un demi-point au-dessus de leurs projections initiales et de celles publiées récemment dans les mises à jour semestrielles. «Ces deux provinces n'ont prévu pratiquement aucune croissance des dépenses à leur budget, dans un effort pour modérer les besoins d'emprunt, ce qui comporte son lot de sacrifices», souligne-t-il.

«Les rentrées additionnelles pourraient en conséquence leur procurer un peu plus de liberté sur le plan des dépenses et faciliter l'atteinte des cibles fixées en matière de déficit pour 2015-2016.»