La Banque du Canada a indiqué mardi être prête à intervenir pour aider l'économie à naviguer à travers les incertitudes liées à la faiblesse des prix du pétrole.

La première sous-gouverneure de la banque, Carolyn Wilkins, s'est exprimée en ce sens mardi lors d'un discours prononcé devant la Ottawa Economics Association, alors que des observateurs s'attendent à ce que la banque centrale réduise de nouveau son taux d'intérêt directeur dès le mois prochain.

La Banque du Canada a causé la surprise en janvier en réduisant son taux de financement à un jour à 0,75 pour cent, alors qu'il se situait à 1,00 pour cent depuis 2010.

Lors de l'annonce de sa décision, le gouverneur Stephen Poloz avait expliqué que cette réduction était une assurance supplémentaire pour contrer les conséquences «indéniablement négatives du recul du prix du pétrole pour l'économie canadienne.

Dans le texte de son discours de mardi, Mme Wilkins a rappelé que la banque centrale avait la capacité de faire grimper l'inflation jusqu'à sa cible idéale de deux pour cent.

«Même si la croissance de la production potentielle devait s'avérer plus faible qu'anticipé, nous avons les outils qu'il faut pour ramener l'inflation à la cible», a affirmé Mme Wilkins, qui s'attend à ce que l'économie canadienne croisse avec l'aide du plus faible dollar canadien et de la plus forte économie américaine.

Elle a prédit que le secteur des exportations hors énergie alimenterait la croissance.

«La politique monétaire participe à cet effort en procurant un climat d'inflation basse et stable, tout en favorisant les ajustements nécessaires pour que l'économie retrouve une croissance soutenue et équilibrée», a-t-elle indiqué.

«Nous y parviendrons et ce sera une excellente chose pour le Canada.»

Mme Wilkins a aussi indiqué que la banque centrale surveillait le marché de l'emploi, notamment la faiblesse de la moyenne du nombre d'heures travaillées et le fort taux de personnes qui travaillent involontairement à temps partiel.

Selon elle, les travailleurs «dans la force de l'âge», soit ceux entre 25 et 54 ans, ainsi que les jeunes d'entre 15 et 24 ans, sont toujours sous-employés.

Le taux d'activité des travailleurs dans la force de l'âge a connu une réduction «marquée» l'an dernier, tandis que la durée moyenne des périodes de chômage se rapproche de son sommet post-crise financière d'environ 21 semaines, a ajouté Mme Wilkins.

«C'est beaucoup de temps passé au chômage», a-t-elle commenté dans le texte de son discours, intitulé «L'importance de l'écart du facteur travail».

«Mettre en place des conditions monétaires appropriées dans le cadre de notre régime de ciblage de l'inflation est ce que nous pouvons faire de mieux pour le marché du travail.»