La faiblesse des prix du pétrole et d'autres produits de base pose un risque important à la reprise post-récession de l'économie canadienne, a affirmé mardi le sous-gouverneur de la Banque du Canada, Timothy Lane, devant un auditoire américain.

M. Lane a soutenu qui si la faiblesse des prix du brut persistait, elle découragerait considérablement les investissements dans le secteur pétrolier, qui représentent environ trois pour cent du produit intérieur brut du Canada.

Dans le texte de son discours prononcé devant une association commerciale de Madison, au Wisconsin, le sous-gouverneur a reconnu que les prix du pétrole en recul présentaient des bénéfices, notamment l'augmentation du revenu disponible des consommateurs et la réduction des coûts pour d'autres secteurs, comme celui des fabricants.

Mais M. Lane prédit que les gains seront plus que contrebalancés par les pertes et fait valoir que la baisse des revenus dans le secteur pétrolier et la chaîne d'approvisionnement «se diffusera par contagion» au reste de l'économie.

Les sombres perspectives du sous-gouverneur renforcent les opinions des observateurs qui prédisent que la banque centrale maintiendra son taux d'intérêt directeur à son niveau actuel pendant encore un certain temps. Celui-ci est gelé à un pour cent depuis plus de quatre ans.

M. Lane a indiqué que la Banque du Canada livrerait ses perspectives complètes sur l'impact de la faiblesse des cours du pétrole sur les économies canadienne et mondiale lors de la publication de son rapport sur la politique monétaire, la semaine prochaine.

Il a aussi affirmé que la banque centrale surveillerait étroitement les retombées négatives «immédiates et transitoires» sur l'inflation, de même que les répercussions d'ensemble de ce repli des cours du pétrole sur la croissance et le retard avec lequel l'économie canadienne pourrait retrouver son plein potentiel.