La pénurie de main-d'oeuvre qualifiée représentera l'un des plus sérieux défis économiques auxquels fera face le Canada à l'avenir, a affirmé mercredi le ministre fédéral de l'Emploi et du Développement social, Jason Kenney, lors d'une conférence sur les compétences.

Les participants à cette conférence, à Toronto, ont abordé les questions du marché du travail, de la formation professionnelle et des travailleurs sous-représentés au sein de la main-d'oeuvre.

Il est nécessaire qu'une «discussion nationale informée» ait lieu au sujet de l'état du marché du travail canadien, afin de traiter de la question du manque de compétences à venir, a indiqué M. Kenney.

«Nous pouvons reconnaître que nous disposons d'informations inadéquates sur le marché du travail et nous devons faire du meilleur travail pour obtenir des informations par région et par industrie», a déclaré le ministre.

Des pénuries de main-d'oeuvre qualifiée sont à prévoir dans des secteurs spécifiques, a-t-il ajouté, mais ce n'est pas un problème qui touchera le marché dans son ensemble.

Les secteurs de la construction, des mines et du pétrole sont des exemples d'industries qui feront face à de sérieuses pénuries de main-d'oeuvre qualifiée au cours de la décennie à venir, a ajouté M. Kenney.

L'organisme Compétences Canada a estimé qu'un million de travailleurs qualifiés seraient nécessaires d'ici 2020, a fait remarquer le ministre.

Stephen Cryne, dirigeant du Conseil canadien de mutation d'employés, a quant à lui indiqué que les discussions au sujet des pénuries de main-d'oeuvre qualifiée manquaient souvent de vision à long terme.

«Nous livrons bataille pour le talent sur la scène mondiale. C'est nécessaire pour faire avancer notre industrie», a-t-il dit, ajoutant que l'évolution des données démographiques, la globalisation des échanges commerciaux et les nouvelles technologies représentaient des sources de préoccupation à l'échelle mondiale.

En 2012, le McKinsey Global Institute estimait dans un rapport que d'ici 2020, l'économie mondiale pourrait compter de 90 à 95 millions de travailleurs peu spécialisés en trop par rapport aux besoins des employeurs, a indiqué M. Cryne.