Selon Reuters, le Canada n'a pas imposé de sanctions à deux alliés de Vladimir Poutine parce qu'ils avaient des liens d'affaires au Canada, notamment avec Bombardier.

Contrairement aux États-Unis, le Canada n'a pas imposé de sanctions à Sergei Chemezov et à Igor Sechin. M. Chemezov est président de Rostec, un conglomérat étatique qui est en discussion avec Bombardier au sujet de l'établissement d'une usine d'assemblage final de l'avion turbopropulsé Q400 en Russie.

L'implantation de cette usine ouvrirait la porte à la vente de 100 appareils Q400 dans la région, une commande d'une valeur de 3,4 milliards US au prix de détail.

Il y a quelques semaines, le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, a indiqué que la crise en Ukraine avait eu pour effet de ralentir les discussions.

De son côté, Igor Sechin est le président du géant pétrolier Rosneft, qui détient 30% d'un champ pétrolifère d'Exxon Mobil en Alberta.

«Notre but est de pénaliser la Russie, ce n'est pas de faire des pieds et des mains pour pénaliser des entreprises canadiennes», a déclaré une source gouvernementale anonyme citée par Reuters.

Selon le registre des lobbyistes, le grand patron de Bombardier, Pierre Beaudoin, et le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, ont effectué huit visites à Ottawa en mars en avril, notamment pour rencontrer la ministre des Transports, Lisa Raitt, et le ministre de l'Industrie, James Moore.

Une source au courant des discussions a confié à Reuters que Bombardier n'avait pas spécifiquement demandé à soustraire M. Chemezov de la liste des personnes visées par les sanctions. Par contre, il aurait insisté sur les conséquences que les sanctions pourraient avoir sur les affaires de Bombardier en Russie.