Un salon de l'emploi prévu le mois prochain en France incite les employeurs canadiens à recruter des travailleurs étrangers temporaires et à contourner certaines exigences de compétences et de rémunérations, alors que le programme fédéral suscite la controverse au pays.

Le matériel promotionnel pour le salon organisé par Working Abroad Newcomers Network à la fin juin à Lyon et Toulouse fait valoir aux entreprises qu'elles peuvent embaucher ces travailleurs sans avoir en main un «avis relatif au marché du travail» (AMT).

Les employeurs canadiens ont besoin d'un AMT favorable dans la plupart des cas impliquant des travailleurs étrangers temporaires. Pour obtenir cet AMT, l'employeur doit démontrer que le travailleur étranger répond à un besoin en comblant l'emploi offert et qu'aucun travailleur Canadien n'est disposé à faire le travail.

Néanmoins, le programme prévoit une exemption pour les travailleurs francophones venant vivre et travailler à l'extérieur du Québec dans certains secteurs professionnels.

Au Québec, le ministère de l'Immigration a établi des mesures dispensant largement les employeurs de demander un AMT auprès des agences fédérales.

Parmi les employeurs canadiens prenant part à ce salon de l'emploi en France figurent les gouvernements du Manitoba et de la Saskatchewan, Loblaws, Les Aliments Maple Leaf et la Banque Scotia, indiquent les documents promotionnels.

Le Working Abroad Newcomers Network affirme que près de 24 000 personnes à la recherche d'un emploi figurant dans sa base de données sont intéressées par un travail au Canada.

La semaine dernière, les néo-démocrates et les libéraux ont demandé que le vérificateur général mène une enquête sur le programme des travailleurs étrangers temporaires.

Une première vague de réformes avait été initiée l'an dernier après une controverse notamment suscitée par le remplacement d'employés canadiens par des travailleurs étrangers temporaires à la Banque Royale.