Le ministre fédéral des Finances, Joe Oliver, tout comme son prédécesseur Jim Flaherty, aime bien souligner la bonne performance du Canada en matière de croissance économique et de création d'emplois depuis la récession, affirmant qu'elle est inégalée parmi les pays membres du G7.

M. Oliver a encore fait l'éloge de la performance du pays lors d'une allocution prononcée à Halifax, cette semaine, faisant remarquer que le gouvernement canadien avait créé plus d'un million d'emplois nets, ajoutant qu'il s'agissait de la plus solide création d'emplois parmi les sept plus grandes puissances économiques au monde pendant la reprise.

Toutefois, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) affirme dans un nouveau rapport que le marché canadien de l'emploi ne s'est pas encore complètement remis de la récession et qu'il n'est pas le plus solide du G7.

Selon l'organisation de 34 nations, qui a son siège à Paris, le Canada se classe au cinquième rang depuis la reprise, en tenant compte du pourcentage de la population en âge de travailler qui avait un emploi à la fin de 2013, comparativement à la période ayant précédé la récession de 2008-09.

Les économistes voient le taux d'emploi comme une bonne indication de la solidité d'ensemble des marchés du travail parce qu'il reflète la proportion des gens qui ont un emploi dans un pays ou un autre.

Le taux de chômage, plus souvent cité, donne une idée de la proportion de gens à la recherche d'un emploi. Il peut masquer la faiblesse d'un marché dans le cas d'un nombre important de travailleurs découragés, comme c'est actuellement le cas aux États-Unis, qui présentent un taux de chômage inférieur à celui du Canada malgré une pauvre création d'emplois.

Les données de l'OCDE montrent que 72,4 % des Canadiens âgés de 15 à 64 ans étaient employés au quatrième trimestre de 2013, comparativement à 73,7 % qui avaient un emploi au deuxième trimestre de 2008, pour un différentiel négatif de 1,3 point de pourcentage.

Il s'agit d'un meilleur résultat que celui des États-Unis, passés d'un pourcentage de 71,2 % de la population en âge de travailler avec un emploi au printemps de 2008 à 67,4 % à la fin de l'an dernier, pour un différentiel négatif de 3,8 points de pourcentage.

Le Canada se trouve cependant loin derrière l'Allemagne, qui présente un différentiel positif de 3,7 points de pourcentage et un taux d'emploi de 73,5 %, ou du Japon, à plus 1,3 point de pourcentage, et même de la France et du Royaume-Uni, également sur le point de retrouver leurs taux d'emploi d'avant la récession.

Pour la plupart, les pays de l'OCDE ne sont pas encore retournés aux niveaux d'emploi qui étaient les leurs avant la récession.

Doug Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal, a estimé mercredi que le Canada avait réalisé une performance relativement solide en matière de création d'emplois depuis la récession, ajoutant que les quelque un million d'emplois nets créés au pays durant la reprise dominaient le G7, si l'on tient compte des différences de population.