Le ministre fédéral de l'Emploi, Jason Kenney, a confirmé vendredi que le gouvernement fédéral était parvenu à une entente de principe avec toutes les provinces et territoires, à l'exception du Québec, dans le dossier de la subvention canadienne pour l'emploi.

Mais rien ne serait non plus confirmé du côté de la Nouvelle-Écosse qui serait toujours en discussion avec le fédéral, malgré les affirmations du ministre Kenney.

La subvention canadienne pour l'emploi était la pièce majeure du budget fédéral de 2013. Ottawa jugeait que les transferts faits aux provinces pour la formation de la main-d'oeuvre ne donnaient pas de résultats satisfaisants.

Le Québec est farouchement opposé à cette nouvelle initiative, car il considère non seulement que son propre système fonctionne bien, mais aussi que le fédéral empiète dans son champ de compétence en formation.

Vendredi matin, M. Kenney a indiqué qu'une entente de principe a été conclue avec 12 provinces et territoires.

«Québec n'est pas dans la liste des 12», a-t-il précisé, en point de presse, après un discours à la Conférence Manning, une rencontre annuelle des conservateurs.

«Cela étant dit, je continue les discussions fructueuses avec mon homologue du Québec, Agnès Maltais, sur une entente potentielle avec le Québec».

Le gouvernement de Pauline Marois exige de pouvoir se retirer de ce programme fédéral, en obtenant une pleine compensation financière, ou un renouvellement de l'Accord sur le Marché du Travail.

M. Kenney a refusé de confirmer vendredi que le droit de retrait était une option envisagée par le fédéral. Pourtant, il y a deux semaines, il avait indiqué que «toutes les options étaient sur la table», lorsqu'interrogé spécifiquement à ce sujet.

«Je reconnais que le Québec a un modèle différent au pays avec l'implication des employeurs dans le système de formation dans le cadre du Partenariat du marché du travail», a cru bon de souligner à nouveau le ministre, semblant ainsi paver la voie - et offrir une justification - pour justement accorder à Québec son droit de retrait.

Le bureau de la ministre de l'Emploi Agnès Maltais a confirmé vendredi après-midi que les discussions se poursuivent «de façon très intenses» et, de plus, qu'elles progressent très bien.

Mme Maltais s'est même dite prête à signer «demain matin ou dans les prochains jours» si le fédéral le veut.

Malgré l'entente de principe, le gouvernement Harper devra encore régler des détails de l'entente avec toutes les provinces et territoires qui en font partie.

«Rien n'est final jusque ce qu'elles (les ententes) soient signées», a reconnu le ministre Kenney, vendredi matin. Nous avons encore du travail à faire, a-t-il souligné, se disant toutefois encouragé par l'entente préliminaire.

«À la fin de la journée, ce sera une situation gagnante-gagnante pour les deux parties», a-t-il tranché.

À l'origine, la subvention d'un maximum de 15 000 $ par employé devait être payée en parts égales par le fédéral, le provincial et l'employeur. Mais après que les provinces aient poussé de grands cris, disant ne pas avoir les moyens de cette contribution, Ottawa a accepté de porter sa part à 10 000 $.

Le gouvernement Harper se targue ainsi de faire preuve de flexibilité.

Le ministre Kenney précise avoir aussi élargi la notion de «dépense de formation» éligible, et d'avoir permis aux provinces de choisir au sein de quels budgets elles puiseront les fonds fédéraux pour financer la nouvelle subvention pour l'emploi.

Dans son dernier budget, Ottawa avait décidé de jouer dur: il avait écrit noir sur blanc que si au premier avril une province ne s'était pas entendue avec le fédéral, il livrerait lui-même la subvention aux employeurs en se servant de ses centres de Services Canada.