Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, ne devrait pas oublier les entreprises lorsque viendra le temps de décider comment dépenser les surplus budgétaires avant les prochaines élections générales, prévient un groupe représentant certaines des plus grandes compagnies du pays.

Si le Conseil canadien des chefs d'entreprise (CCCE) soutient les efforts de M. Flaherty pour éliminer le déficit, il affirme dans une lettre datée du 17 janvier qu'il y aura bien des mains tendues au moment où le ministre annoncera des surplus.

En entrevue depuis Davos, en Suisse, le président et chef de la direction du CCCE, John Manley, a déclaré que gérer les dépenses en situation de déficit est probablement plus facile que lorsqu'il y a des surplus, parce que tous ceux qui ont accepté de se serrer la ceinture en période de restrictions budgétaires s'attendent à être les premiers à bénéficier de la manne.

Les conservateurs souhaitent réaliser un surplus en 2015 dans le but de respecter, avant le prochain scrutin, des promesses électorales - comme le fractionnement partiel des revenus familiaux pour réduire le fardeau fiscal des ménages.

Mais les besoins des entreprises doivent aussi faire partie des priorités de Jim Flaherty, a indiqué M. Manley. Selon l'ancien ministre libéral des Finances, le gouvernement devrait toujours avoir en tête la compétitivité du Canada à l'étranger. «Avec un budget équilibré, nous avons maintenant l'occasion d'aller de l'avant dans certains secteurs liés à la compétitivité, et nous voulons nous assurer que cela ne se perdra pas dans le tourbillon pré-électoral», a-t-il ajouté.

Rééquilibrer le budget et maintenir le rapport dette-PIB le plus bas possible permettra au Canada de mieux affronter la tempête si jamais une autre crise économique survient, a reconnu John Manley. Mais M. Flaherty doit déterminer des «priorités stratégiques à long terme» avant de dépenser ses futurs surplus.

D'après M. Manley, cette liste devrait comprendre un rôle plus actif de la part du gouvernement dans la création d'une stratégie nationale pour l'emploi, ainsi qu'une collaboration avec les provinces et les États-Unis pour améliorer les infrastructures. Il recommande aussi aux conservateurs de fixer un même taux d'imposition pour les petites et les grandes entreprises, et de consacrer plus de ressources afin de conclure des ententes commerciales internationales avec l'Europe, les pays du Pacifique et la Chine.