Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a pris ses distances de la firme de génie-conseil SNC-Lavalin, qui fait l'objet d'une enquête liée à de la corruption en Algérie.

«Cette entreprise ne représente pas l'ensemble des sociétés canadiennes, qui accordent une énorme importance à l'éthique. Il est évident qu'elle devra répondre de ses actes devant les tribunaux», a déclaré M. Baird, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien à Alger, dimanche.

La firme SNC-Lavalin est soupçonnée d'avoir versé des pots-de-vin pour décrocher des contrats en Algérie.

Le ministre Baird a affirmé que le Canada était déterminé à combattre la corruption, en soulignant que le Parlement avait adopté des mesures législatives à cet égard.

En juin, une série d'amendements à la Loi sur la corruption d'agents publics étrangers a reçu la sanction royale. Notamment, les peines de prison en cas de non-respect de cette loi seront plus sévères.

Le mois précédent, les bureaux de SNC-Lavalin en Algérie avaient été pris d'assaut par des policiers qui cherchaient des informations relativement à la problématique de la corruption qui mine le climat dans ce pays d'Afrique du Nord.

Des médias algériens avaient alors rapporté que leur enquête était axée plus spécifiquement sur un contrat de 825 millions de dollars accordé à l'entreprise, en 2005, pour construire une centrale énergétique.

La direction de la compagnie avait dit souhaiter que l'intervention des autorités permette de mettre en lumière une crise globale de la corruption qui entachait la réputation de SNC-Lavalin.

Sa porte-parole, Leslie Quinton, avait aussi affirmé que l'entreprise a été maintes fois dupée par d'anciens employés.

Une enquête interne avait d'ailleurs permis de découvrir que des paiements de 56 millions de dollars avaient été versés à des intermédiaires étrangers.

L'ex-président de SNC-Lavalin, Pierre Duhaime avait également été relevé de ses fonctions et il avait été accusé de fraude dans le dossier de la construction du Centre universitaire de santé McGill.

Dans la foulée de la sortie de John Baird, Mme Quinton a réagi. Dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne, elle a écrit que sa compagnie était «persuadée que le ministre Baird n'avait pas l'intention de laisser sous-entendre que SNC-Lavalin ne se soucie pas de l'éthique».

Elle a précisé que l'entreprise a pris une série de mesures, au cours de la dernière année, pour renouveler sa culture en citant, par exemple, des vérifications externes, des audits internes et une approche de collaboration avec les autorités.

«SNC-Lavalin est très fière des incroyables progrès réalisés au cours des 18 derniers mois, qui ont été vérifiés par de crédibles tierces parties», a déclaré Mme Quinton.

«Il n'y a aucune compagnie au Canada qui est plus soucieuse de l'éthique et qui a investi davantage de temps et d'efforts pour développer des programmes de gouvernance qui correspondent aux meilleurs standards professionnels.»