Un document d'information interne préparé à l'intention du ministre des Finances Jim Flaherty affirme que les entreprises ne devraient pas être blâmées parce qu'elles conservent d'importantes quantités d'argent.

«Bien que les entreprises non financières du pays détiennent plus d'argent que jamais, elles semblent avoir des raisons d'affaires et économiques légitimes pour le faire», indique un résumé.

«La transition vers des réserves de liquidités plus importantes... ne s'est pas faite au détriment d'investissements moins volumineux en capital, ou de versements de dividendes moindres.»

Le document du 20 février a été produit plusieurs mois après que l'ex-gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney eut fait sien l'argument voulant que les entreprises aux poches profondes ne prenaient pas suffisamment leurs responsabilités.

Lors d'un passage inhabituel au congrès des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), en août dernier, M. Carney avait fait directement référence à l'«argent qui dort» des entreprises.

«Si les entreprises ne peuvent décider quoi en faire, elles devraient alors le verser aux actionnaires, qui trouveront quelque chose», a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Un document des TCA parlait d'une «énorme quantité d'argent, amassée par des entreprises privées qui réalisent littéralement plus de profits qu'elles n'ont d'idées pour utiliser ces fonds».

Le ministre Flaherty a plus tard appuyé M. Carney, affirmant qu'«à un certain moment, il ne revient pas au gouvernement de stimuler l'économie, il en revient plutôt au secteur privé, et il dispose de vastes quantités de capital». L'épisode a provoqué une réaction du côté de Bay Street.

Selon l'étude, toutefois, dont La Presse Canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, «il n'est pas clair que les entreprises disposent de quantités "excessives" de liquidités».

Les estimations concernant ce «bas de laine» varient, en fonction de ce qui est compté. Un estimé revu de Statistiques Canada, paru la semaine dernière, parle d'un total d'environ 544 milliards de dollars pour le premier trimestre de l'année; la plupart des économistes parlent d'un montant dépassant les 500 milliards.