Le premier ministre Stephen Harper dit qu'il n'a rien contre le principe d'une proposition du G8 de lutter contre les paradis fiscaux.

«Nous n'avons pas de réserve, en principe», a-t-il d'abord déclaré, alors qu'il se trouvait à Dublin en vue du sommet du G8.

Il a toutefois ajouté que toute mesure adoptée devra être approuvée par les provinces et les territoires canadiens.

«Vous savez, il n'y a pas d'avantage à l'évasion fiscale. Il s'agit d'une mauvaise politique, et les gouvernements perdent des revenus qui devraient leur revenir.»

«Bien sûr, au Canada, nous sommes en faveur des bas taux d'imposition. La seule hésitation que nous pourrions avoir à ce propos touche sa mise en place au Canada. Nous allons devoir consulter les provinces sur cette question».

Une proposition de la Grande-Bretagne visant à s'attaquer aux «propriétés occultes» sera l'un des sujets à l'ordre du jour de cette rencontre annuelle des leaders des huit nations les plus riches.

Le premier ministre semble d'ailleurs être ouvert à l'idée de la collaboration internationale dans ce domaine.

«Il est important que nous le fassions ensemble parce que lorsque nous nous attaquons à l'évasion fiscale, nous nous retrouvons avec un problème qui franchit les frontières, et même les plus puissants gouvernements du monde ne peuvent s'en tirer par eux-mêmes.»

M. Harper est à Dublin où il devait rencontrer son homologue de la République d'Irlande, Enda Kenny, avant de se diriger en Irlande du Nord où se déroulera le prochain sommet du G8, lundi et mardi.

La Russie et la Syrie

Dans un autre ordre d'idées, le premier ministre canadien dit qu'il existe une claire démarcation entre le président russe Vladimir Poutine et les autres dirigeants du G8 au sujet de la Syrie.

M. Harper a affirmé dimanche que la Russie est le seul pays du G8 à appuyer le régime de Bachar el-Assad. Il ne s'attend pas à ce que M. Poutine laisse tomber la Syrie.

«Écoutez, je crois que cette discussion sera intéressante. Je crois qu'il est important de parler de ce dossier. Mais je crois que nous ne devrions pas nous faire d'illusions. Il s'agit du G7, plus un», a-t-il illustré.

«Nous, en Occident, avons une perspective très différente de la situation. M. Poutine et son gouvernement appuient les bandits du régime El-Assad pour leurs propres raisons qui, je pense, ne sont pas justifiables, et M. Poutine connaît mon point de vue sur la question.»

La sanglante guerre civile syrienne est l'un des principaux articles à l'ordre du jour de la réunion des dirigeants des huit plus importantes économies de la planète. Les relations se sont tendues la semaine dernière après que la France et les États-Unis eurent dénoncé l'emploi d'armes chimiques par les troupes loyalistes syriennes contre les rebelles.

La Russie, qui dispose également d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, a rejeté ces allégations, affirmant que les preuves présentées sont peu convaincantes.