Une trentaine de groupes de propriétaires terriens, de travailleurs, d'autochtones et d'environnementalistes réclament le départ de la personne embauchée pour diriger la nouvelle agence de réglementation énergétique de l'Alberta avant même qu'elle ait amorcé son mandat.

Une lettre signée par ces groupes soutient que Gerry Protti, un homme issu du domaine de l'industrie énergétique, n'est pas un choix approprié.

Au dire de Don Bester, de l'Alberta Surface Rights Group, qui représente des propriétaires terriens, cette nomination est l'exemple type d'une décision biaisée. Selon M. Bester, M. Protti n'a connu que le pétrole et le gaz, et est donc incapable d'être neutre.

Le ministre albertain de l'Énergie Ken Hughes a toutefois défendu la nomination et pressé les opposants de patienter jusqu'à ce que l'ensemble du comité de direction de l'agence soit nommé.

M. Protti est le président fondateur de l'Association canadienne des producteurs pétroliers, le principal groupe de lobbying de l'industrie. Il a également été dirigeant d'Encana, une compagnie énergétique.

M. Protti a par ailleurs été le représentant de l'industrie lors de la conception du nouveau conseil d'administration, qui entrera en fonction en juin. L'organisme récupérera les fonctions réglementaires de l'ancien conseil, ainsi que la majorité des pouvoirs d'application des normes et d'enquête actuellement détenus par le ministère de l'Environnement.

La nomination n'aidera pas la réputation d'une province qui peine déjà à convaincre ses clients que son pétrole et son gaz naturel sont exploités de façon responsable, a déclaré Mike Hudema, de Greenpeace.

«Il est très clair que le gouvernement est bien plus pressé de protéger l'industrie gazière et pétrolière que de protéger les communautés ou l'environnement», a-t-il dit.