Le gouvernement Harper juge inacceptable la sous-représentation des femmes au sein des conseils d'administration des entreprises canadiennes. Et il veut qu'on lui propose des moyens de corriger cette situation au cours de la prochaine décennie.

La ministre des Travaux publics, Rona Ambrose, annoncera vendredi matin à Toronto la création d'un conseil consultatif composé de chefs de file des secteurs privé et public afin de l'épauler dans cette mission. Selon des informations obtenues par La Presse, Isabelle Hudon, la présidente de la Financière Sun Life pour le Québec, fera partie du conseil consultatif.

Mme Ambrose, qui est aussi ministre responsable de la Condition féminine au sein du gouvernement Harper, sera au siège social de la Bourse de Toronto afin de confirmer cette annonce.

« Nous avions indiqué notre intention de créer un conseil consultatif afin de promouvoir la participation des femmes aux conseils d'administration d'entreprise. Cette annonce donne suite à notre engagement visant à encourager le leadership des femmes et de continuer de bâtir une économie forte», a indiqué une source gouvernementale qui a requis l'anonymat.

Les femmes représentent environ 50 % de la main d'oeuvre au pays mais elles occupent seulement 30 % des postes de gestionnaires au sein des 500 plus grandes entreprises compilées par le Financial Post. Mais les femmes représentent seulement 14 % des postes de haute direction au sein de ces mêmes entreprises. Pis encore, 40 % des 500 grandes entreprises ne comptent aucune femme au sein de leurs conseils d'administration.

« Les Canadiennes sont très scolarisées et possèdent une grande expérience du monde des affaires. Bon nombre de femmes sont à la tête d'entreprises prospères et siègent activement à des conseils d'administration du secteur privé. Elles demeurent toutefois sous-représentées dans les conseils d'administration et les postes de haute direction des entreprises », a-t-on indiqué.

Selon un rapport de la Banque TD publié le mois dernier le Canada est en retard par rapport aux autres nations industrialisées telles que la Norvège, la Finlande et la Suède en ce qui a trait au nombre de femmes membres du conseil d'administration d'une grande société cotée en bourse.

La seule façon de changer les choses est de pousser «gentiment» les principales sociétés du pays dans la bonne direction, selon ce rapport.