Ottawa doit lancer la serviette, croit Pauline Marois. Le Québec ne se ralliera jamais à son projet de commission pancanadienne des valeurs mobilières. «Il est clair que le Québec ne renoncera pas à ses compétences et ses responsabilités. Nous continuerons d'avoir une commission des valeurs mobilières au Québec», a-t-elle déclaré cette fin de semaine à Londres.

La première ministre vient de participer au Sommet économique mondial de Davos, en Suisse. Le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, y était aussi. Ils se sont rencontrés. «Il est logique à long terme de n'avoir qu'une seule commission des valeurs mobilières au Canada. J'en ai parlé à Pauline Marois», a affirmé le ministre à La Presse Canadienne. Il a même avancé que l'Alberta, qui s'est toujours opposée farouchement au projet, serait en train de s'y rallier. Mme Marois a indiqué ne pas avoir eu d'indication que l'Alberta ferait volte-face.

De plus, le projet de commission pancanadienne est anticonstitutionnel, rappelle Québec. «Le Canada n'a pas démontré que le marché des valeurs mobilières a changé au point que la réglementation de tous les aspects du commerce des valeurs mobilières relève désormais du volet général du pouvoir du Parlement en matière de trafic et de commerce», a conclu la Cour suprême en 2011 dans un jugement qui devait torpiller le projet. Mais M. Flaherty croit encore pouvoir s'entendre avec les provinces.

Une femme de plus au pouvoir, se réjouit Marois

Mme Marois a salué l'élection de Kathleen Wynne, nouvelle première ministre de l'Ontario. «Je suis très heureuse qu'il y ait une femme de plus qui soit première ministre. Ça nous permettra une certaine complicité.»

La mission économique de Mme Marois se termine mardi soir. Lundi, elle rencontrera les dirigeants de Framestore, une boîte d'effets spéciaux qui doit ouvrir un bureau à Montréal. Elle s'entretiendra aussi avec le ministre des Affaires étrangères responsable de l'Amérique pour le Royaume-Uni, Alistair Burt, et prononcera une allocution devant la Chambre de commerce Canada-Royaume-Uni. Des interviews avec des médias anglais sont également prévues.

Elle s'envolera ensuite à Édimbourg pour rencontrer des membres du Scottish National Party, un parti indépendantiste de centre-gauche qui déclenchera un référendum avant la fin 2014. Elle s'entretiendra avec le premier ministre Alex Salmond, la présidente du parlement Tricia Marwick ainsi que la chef de l'opposition officielle - et non souverainiste - Johann Lamont, du Parti travailliste.

Québec souhaite conclure une entente de coopération avec l'Écosse, inspirée par celles qui existent déjà avec la Flandres et la Bavière.