Même si le Congrès n'arrive pas à une entente à propos du précipice fiscal américain avant la date butoir du 31 décembre, le monde n'arrêtera pas de tourner le 1er janvier au matin, selon les analystes financiers canadiens.

Les leaders républicains à la Chambre des représentants ont annulé, jeudi, un vote sur un projet de loi prévoyant une hausse d'impôts pour les Américains qui gagnent plus de 1 million $US par an, alors que les espoirs d'un accord avant Noël pour empêcher le précipice fiscal s'amenuisent.

Si les élus ne parviennent pas à un compromis, des hausses d'impôts et des réductions de dépenses visant à réduire le déficit budgétaire des États-Unis de l'ordre de 670 milliards $US auront lieu automatiquement en 2013. Les économistes craignent que ces changements à la fiscalité nuisent l'économie, d'où le nom de précipice fiscal.

Selon Doug Porter, économiste en chef délégué de BMO Marchés des capitaux, la problématique ne se réduit pas à un commutateur qu'on allume et qu'on éteint. «Les choses vont changer un peu, mais il y a encore plusieurs scénarios qui peuvent être envisagés pour limiter les dommages si les politiciens s'entendent rapidement.»

Selon une analyse de la Banque TD, si le fameux précipice se produisait en 2013, les États-Unis perdraient environ 3 pour cent de pourcentage de leur croissance, ce qui signifie que leur économie en général serait comprimée de 1 pour cent. Par ricochet, celle du Canada devrait connaître une baisse se situant entre 1 et 1,8 pour cent, selon le rapport de la TD, ce qui est assez radical, mais tout laisse à penser que l'économie du pays pourra garder la tête hors de l'eau, même s'il n'y a que le nez qui dépasse. Cette prévision ne tient toutefois pas compte des éléments humains comme la perte de confiance ou l'effet de panique qui empirent les choses.

Plus tôt cette semaine, le ministre des Finances Jim Flaherty a assuré qu'il pourrait réagir adéquatement si la situation se détériorait.