Grâce à la poussée de 6% des actifs financiers, la valeur nette des ménages a fait un bond de 70 milliards au troisième trimestre.

Elle totalise tout près de 7000 milliards, un sommet qui équivaut à 197 800$ par habitant, indiquent les comptes du bilan national publiés jeudi par Statistique Canada.

Pour accroître la valeur de leur actif, les ménages ont ajouté 27,3 milliards à leurs emprunts, dont 18,4 milliards à leur dette hypothécaire.

Le ratio de la dette sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible a à nouveau augmenté, comme c'est le cas trimestre après trimestre depuis bientôt 10 ans. Il atteint désormais 164,62%.

Il s'agit d'un niveau très élevé, préoccupant selon la Banque du Canada. Elle considère depuis longtemps que l'endettement des ménages est le principal danger intérieur que court l'économie canadienne, surtout si les taux d'intérêt, historiquement faibles, retrouvaient rapidement des niveaux plus normaux. Heureusement, ce n'est pas demain la veille.

La progression du niveau d'endettement des ménages ralentit toutefois, ce qui fait dire à certains qu'il est en train de se stabiliser.

Plusieurs observateurs se sont inquiétés néanmoins du fait qu'il dépassait désormais celui des ménages américains quand a éclaté la bulle immobilière en 2006.

Statistique Canada a toutefois émis une mise en garde contre ce type de comparaison, puisque les méthodologies utilisées pour calculer le revenu disponible ne sont pas les mêmes.

Ainsi, le revenu disponible des ménages américains est calculé avant les dépenses en santé alors que celles-ci sont exclues de ce côté-ci de la frontière, en raison des régimes publics d'assurance-maladie et d'assurance-hospitalisation.

«Le taux canadien comparable serait plutôt de 153,0%, ce qui est élevé d'un point de vue historique, mais inférieur au sommet américain», souligne David Onyett-Jeffries, économiste chez RBC. Le ratio américain est de 144% présentement.

Les entreprises s'améliorent

Voilà pourquoi plusieurs préfèrent utiliser le ratio de la dette en proportion des actifs totaux pour mesurer la santé du bilan financier des ménages. Au troisième trimestre, il s'élevait à 19,71%, en hausse marginale par rapport au deuxième trimestre. Il flotte entre 19% et 20% depuis plus d'un an.

Tandis que le niveau d'endettement des ménages paraît en voie de stabilisation, celui des entreprises non financières s'améliore toujours. Le ratio de leur dette sur leurs capitaux propres se situe à 54,01%. Il s'agit d'un creux historique.

«Les entreprises préfèrent lever des capitaux en émettant des actions plutôt qu'en empruntant, fait remarquer Diana Petramala, économiste chez TD. Cette amélioration reflète aussi les gains du S&P/TSX après quatre trimestres consécutifs de fortes baisses.»

C'est depuis une vingtaine d'années déjà que les entreprises canadiennes assainissent leur bilan.

Les déficits répétés des gouvernements fédéral et provinciaux ont eu pour effet de gonfler leurs dettes brute et nette.

La dette brute s'élève à 109,17% du PIB canadien, en hausse d'un point de pourcentage sur le deuxième trimestre. À elle seule, la dette brute de l'administration fédérale équivaut à 49,36% du PIB.

La dette nette publique, c'est-à-dire la brute dont on soustrait la valeur des actifs financiers, équivaut à 48% du PIB. À elle seule, la dette nette fédérale équivaut à 34%.

Valeur nette par habitant:

197 800$

+0,7%

Taux d'endettement des ménages sur le revenu disponible:

164,62%

+0,8%

Dette en proportion des actifs totaux:

19,71%

+0,6%

Dette en proportion de la valeur nette:

24,54%,

+0,7%

Source: Statistique Canada