La baisse de la demande pour les produits vendus par le Canada dans le monde entier exerce un impact sur l'économie et réduit les revenus fiscaux du gouvernement fédéral, a affirmé lundi le ministre des Finances, Jim Flaherty.

Le ministre a cependant affirmé qu'il demeurait en position d'atteindre l'équilibre budgétaire vers 2015-16 - en partie grâce à la réduction des dépenses gouvernementales et des mesures de «prudence» incluses dans le budget dévoilé en mars.

M. Flaherty a tenu ces propos après avoir consulté des économistes du secteur privé, lundi matin, sur l'état de l'économie.

Les participants à la rencontre se sont entendus pour dire que la valeur nominale de l'économie serait inférieure de 21 milliards $ par rapport aux prévisions du budget pour cette année, et de 29 milliards $ l'année prochaine et la suivante.

L'économiste en chef de la Banque TD [[|ticker sym='TD'|]], Craig Alexander, a estimé que cela se traduirait cette année par une perte de quelque 1,8 milliard $ pour le fédéral.

«La bonne nouvelle, c'est que la croissance économique canadienne demeure positive, même si modeste, et parmi les plus solides au sein du G7», a déclaré M. Flaherty.

«Ce n'est pas comme si tout allait mal, a-t-il ajouté. L'économie compte des aspects positifs comme le secteur du bois de sciage, comme le secteur automobile, le secteur financier.»

La grande différence, a fait remarquer le ministre, tient au fait que le nouveau ralentissement de l'économie mondiale a donné lieu à une correction des prix des produits de base tels que le pétrole, le gaz et les métaux qu'exporte le Canada. Cela se traduit par une diminution des richesses entrant au pays, des profits des sociétés, des revenus des particuliers et des revenus fiscaux du gouvernement.

M. Flaherty a indiqué que les prix des produits de base avaient été inférieurs d'environ cinq pour cent à ce qui avait été prévu.

«Cela voudra dire moins de revenus pour le gouvernement, mais nous faisons déjà des économies, alors nous sommes en voie d'équilibrer le budget à moyen terme», a-t-il dit.

Les prévisions des économistes, qui constitueront la base de la mise à jour automnale des projections économiques et financières d'Ottawa, sont un peu plus positives en ce qui a trait à la croissance réelle que la projection rendue publique lundi par le directeur parlementaire du budget, Kevin Page.

M. Page a dit s'attendre à une croissance de 1,9 pour cent cette année, de 1,5 pour cent l'an prochain et de deux pour cent en 2014. Les économistes prévoient quant à eux une croissance de 2,1 pour cent cette année, de deux pour cent en 2013 et de 2,5 pour cent l'année suivante.

Dans un rapport rendu public lundi, M. Page a en outre estimé que le produit intérieur brut (PIB) nominal annuel du pays serait inférieur d'environ 22 milliards $ à ce qui avait tout d'abord été prévu.