L'offre de magasins d'articles de loisirs créatifs se développe.

Tandis que le détaillant québécois DeSerres investit dans de nouvelles adresses à Lachenaie ainsi qu'en banlieue de Toronto (Pickering et Richmond Hill) et de Vancouver (Surrey), les sept premiers magasins du géant américain Michaels au Québec ouvrent officiellement ce matin (vendredi).

«On veut montrer qu'on entre avec assurance au Québec», dit Guy Boisvert, directeur régional, Est du Canada, de Michaels.

Exercice de traduction

Ces premiers magasins sont situés à Laval, Gatineau, Lachenaie, LaSalle, Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Jérôme et Vaudreuil-Dorion. À défaut de dévoiler l'investissement consenti pour l'ouverture de ces magasins, la direction de Michaels souligne que cette implantation a notamment nécessité la traduction de l'emballage de 35 000 articles.

«On a demandé à tous nos fournisseurs américains, canadiens, asiatiques et européens de traduire en français leurs emballages», dit Guy Boisvert.

La superficie des magasins va de 13 000 à 18 000 pieds carrés. Ceux-ci se retrouvent dans des endroits «en développement, centraux, faciles d'accès et habituellement à proximité des grandes surfaces», énumère Guy Boisvert.

Chacun a nécessité l'embauche de 60 à 75 employés.

Nouveau concept

L'entreprise américaine, dont le siège social se trouve à Irving, au Texas, proposera des magasins au design et à la marchandise quelque peu différents de ceux des États-Unis.

«Au Québec, le scrapbooking est démentiel, note Guy Boisvert. Comme les jeunes recommencent à tricoter, on entre à 100% dans ce passe-temps. Par ailleurs, on est un laboratoire. Nous ouvrons une nouvelle génération de magasins avec allées élargies, présentation aérée, système d'affichage agressif...»

Michaels, qui a déclaré un chiffre d'affaires de 4,2 milliards US en 2011, arrive ainsi dans la cour de DeSerres.

«Le marché nord-américain du domaine des arts et de l'artisanat est de 28 milliards, soutient Guy Boisvert. Pourquoi ne pas avoir de concurrence? Le consommateur sort gagnant, car les prix vont baisser.»

La direction de DeSerres se défend toutefois de réagir à l'arrivée de Michaels au Québec avec l'ouverture de ses nouveaux magasins de 8000 pieds carrés au design repensé.

«Nous croisons Michaels au Canada depuis 17 ans, note le président Marc DeSerres. Il est devenu impossible pour nous de placer des magasins de 15 000 pieds carrés. Ceux de 8000 pieds carrés nous permettent d'aller dans des marchés plus petits tout en proposant une offre complète.»

Michaels possède 1070 magasins au Canada et aux États-Unis. «C'est une entreprise importante, reconnaît Marc DeSerres. Mais c'est de la concurrence indirecte. Elle implante ses magasins à côté de Walmart. Et nous n'offrons pas la même gamme de produits. On se croise peut-être sur 10%-15% de la gamme offerte.»

L'internet profite à DeSerres

Selon Marc DeSerres, le chiffre d'affaires de DeSerres, qui possède 27 magasins, est stable. «La croissance vient avec les nouveaux magasins», dit le président. Et aussi par la popularité grandissante du site internet de l'entreprise.

«On retrouve 22 000 produits sur notre site, dit Marc DeSerres. Des centaines de milliers de dollars y ont été investis ces deux dernières années.»