Les 10 plus grosses encaisses de sociétés québécoises inscrites à la Bourse de Toronto et faisant partie de l'indice global S&P TSX thésaurisent à elles seules plus de 10 milliards de dollars.

Cet argent serait-il plus utile dans les poches des actionnaires pour relancer l'économie comme le suggère le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney?

L'exemple de Bombardier

L'exemple de Bombardier est intéressant. L'entreprise peut paraître riche avec ses 2,5 milliards en caisse.

L'entreprise est toutefois en mode développement et brûle les millions avec un nouvel avion qui empruntera bientôt la piste d'essai, le C-Series, un appareil de 100 à 149 sièges destiné à chasser sur les terres de l'A320 et du Boeing B737.

Avec des milliers de travailleurs de l'aéronautique sur la brèche, difficile de dire que l'argent dort chez Bombardier.

De même, les détaillants Alimentation Couche-Tard et Metro ne gardent pas 304 millions et 98 millions, respectivement, dans leur tiroir-caisse par souci d'économie. Ces entreprises d'alimentation ont des milliers de fournisseurs à honorer chaque mois.

Sans compter qu'Alimentation Couche-Tard a une énorme facture à acquitter avec l'acquisition récente de la chaîne norvégienne Statoil Fuel&Retail.

On retrouve aussi dans ce palmarès quelques entreprises financières soumises à des règles strictes en matière de trésorerie. La Banque Nationale et Power Corp, société éditrice de La Presse, versent par ailleurs déjà de généreux dividendes qu'elles augmentent régulièrement.

En tous les cas, l'encaisse serait par ailleurs à corréler au passif à court terme ou à relativiser par rapport à l'actif total.

Mark Carney a-t-il raison de blâmer les entreprises?