Les compagnies canadiennes demeurent étonnamment optimistes quant à la période de 12 mois à venir - entrevoyant des perspectives positives pour les ventes, les investissements et l'embauche en dépit des préoccupations entourant l'économie -, laisse entendre la plus récente enquête menée par la Banque du Canada sur les perspectives des entreprises.

Cette enquête trimestrielle, dont les résultats pour l'été ont été rendus publics lundi, dresse le portrait d'un secteur canadien des affaires prudent face à l'incertitude renouvelée et aux risques liés à la conjoncture internationale, mais somme toute majoritairement confiant qu'il sera en mesure de se tirer d'affaire.

Les compagnies se disent particulièrement optimistes au chapitre de l'embauche, 59% d'entre elles ayant déclaré avoir l'intention d'engager de nouveaux employés au cours des 12 prochains mois, contre seulement six pour cent qui ont soutenu avoir à faire des mises à pied.

«Les résultats de l'enquête de l'été donnent à penser qu'en général, les entreprises demeurent optimistes à l'égard des perspectives, mais qu'elles sont conscientes de la remontée de l'incertitude concernant la conjoncture économique mondiale», a écrit la banque.

«Plusieurs facteurs expliquent que, dans l'ensemble, les répondants anticipent une augmentation supérieure des ventes dans les 12 prochains mois, notamment les activités liées aux produits de base et leurs retombées, les mesures prises par les entreprises afin de renouer avec la croissance ainsi que le redressement graduel de la demande américaine», a-t-elle ajouté.

Le sondage a été mené entre le 22 mai et le 14 juin, alors que l'Union européenne peinait déjà depuis des mois à trouver une solution à la crise de la dette de certains de ses pays membres.

S'il devait y avoir un indice de l'influence des difficultés européennes en Amérique du Nord, ce serait dans le dossier des conditions de crédit.

Les entreprises consultées par la banque centrale ont, dans une mince majorité, fait état d'un resserrement des conditions dans les trois derniers mois, après une large tendance à l'assouplissement.

Ce sont principalement de petites et moyennes entreprises qui ont signalé un durcissement, qu'elles attribuent souvent à des facteurs qui leur sont propres ou qui sont propres à leur secteur.

La Banque du Canada a par ailleurs constaté que les attentes des entreprises canadiennes en matière de ventes n'étaient pas aussi élevées qu'il y a trois mois.

Quarante-sept pour cent s'attendent à ce que le volume de leurs ventes augmente au cours des 12 prochains mois à un rythme supérieur à celui des 12 mois précédents, contre 32% qui prévoient un taux inférieur.

Le solde des opinions a reculé à ce chapitre comparativement au niveau enregistré dans l'enquête du printemps, a observé la banque centrale.

«Cela tient en partie au fait que certaines firmes ne croient pas que la progression de leurs ventes dépassera les taux élevés atteints durant l'année écoulée ainsi qu'aux effets modérateurs engendrés par la remontée de l'incertitude entourant les perspectives de l'économie mondiale», a-t-elle indiqué.

Des analystes ont estimé que les résultats de l'enquête d'opinion étaient exceptionnellement positifs, compte tenu de l'actuel contexte économique.

«Bien que les (attentes en matière de ventes) aient un peu diminué, la surprise tient au fait que les entreprises demeurent relativement optimistes face aux perspectives», a affirmé lundi Doug Porter, économiste en chef délégué de BMO Marchés des capitaux.

«Elles demeurent étonnamment positives quant à leurs intentions d'embauche et ont aussi des intentions relativement solides en ce qui concerne les investissements», a-t-il aussi dit.

M. Porter a d'ailleurs évoqué la possibilité que les entreprises aient fait preuve d'un optimisme exagéré.