Les nouvelles normes des prêts hypothécaires conçues pour décourager les acheteurs de trop emprunter pourraient nuire à une économie déjà fragilisée, mais c'est un risque qu'il est nécessaire de prendre, a déclaré vendredi le ministre des Finances Jim Flaherty.

Inquiet à propos de la surchauffe probable du marché immobilier, M. Flaherty est intervenu la semaine dernière dans le domaine hypothécaire pour la quatrième fois en moins de quatre ans, réduisant la période d'amortissement maximale pour les hypothèques garanties par le gouvernement de 30 à 25 ans.

Ce geste vise à décourager certains acheteurs en faisant augmenter les frais hypothécaires mensuels, mais une analyse publiée cette semaine par la Banque TD a calculé que la mesure pourrait également causer une diminution de la croissance économique de l'ordre de 0,2 point de pourcentage en 2013.

Lors d'une conférence téléphonique organisée à partir de Galway, en Irlande, où le ministre concluait une visite d'une semaine, M. Flaherty a dit ne pas avoir lu le rapport de la TD, tout en se disant d'accord avec la possibilité que l'économie canadienne pâtisse de la décision. Il affirme toutefois que le gouvernement est prêt à prendre ce risque, puisque le danger d'une bulle immobilière est plus important.

M. Flaherty et le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, s'inquiètent depuis longtemps de la croissance du marché immobilier, ainsi que de l'endettement des ménages. Celui-ci a atteint un niveau record de 152% du revenu annuel au quatrième trimestre de 2011.

Des analystes estiment de leur côté que les faibles taux d'intérêt ont contribué à faire croître les prix des maisons jusqu'à des niveaux insoutenables, et qu'une correction variant entre 10 et 25% pourrait se produire.

Au dire du gouvernement, les nouvelles normes pourraient réduire la demande sur le marché d'au moins 5%.

Le ministre est toutefois inquiet de constater que le marché des condominiums à Toronto et dans d'autres grandes villes ne montre pas de signes de ralentissement.