L'économie canadienne a connu un élan étonnamment vigoureux de 0,3% en avril, première fois de l'année que la croissance dépasse un taux annualisé de 2%.

Les économistes s'attendaient à une hausse modeste de 0,2% en avril à la suite d'un début d'année difficile correspondant à une croissance annualisée de 1,9 pour cent pour le premier trimestre, soit beaucoup moindre que le 2,5% anticipé par la Banque du Canada.

Des analystes ont toutefois souligné que la progression du produit intérieur brut réel pour avril, bien qu'elle soit plus importante que ce que les économistes du secteur privé avaient prévu, était en partie attribuable à des facteurs temporaires et non au retour d'une croissance économique forte.

Selon Sonya Gulati, économiste principale pour la Banque TD, le gain d'avril dévoilé vendredi s'explique notamment par la reprise des activités dans les secteurs minier, pétrolier et gazier après des problèmes d'entretien et de production en février et en mars.

L'extraction dans les domaines des mines, du pétrole et du gaz a fait un bond de 2,7% en avril après avoir baissé de 2,0% en février et de 1,1% en mars.

Les résultats d'autres secteurs étaient par contre moins impressionnants, voire même décourageants.

«Toutefois, en raison des facteurs temporaires présents ici, cette croissance hors de l'ordinaire dans ce secteur particulier ne se répètera probablement pas dans les mois qui viennent», a déclaré Mme Gulati.

Jimmy Jean de Desjardins Marché des capitaux a souligné que le déclin de 0,8% dans le commerce de détail était le plus important depuis un an et le troisième recul mensuel pour ce volet de l'économie dans la présente année.

Étant donné que la consommation des ménages est demeurée élevée tout au long de la récession et de la reprise, cette baisse semble signaler que les acheteurs canadiens seront plus prudents dans le futur.

«De manière générale, le rapport est moins spectaculaire que son titre», a commenté M. Jean, avant de reconnaître que cette nouvelle lui fera peut-être revoir à la hausse sa prédiction d'une mince croissance de 1,5% pour le deuxième trimestre, qui se termine le 30 juin.

D'autres analystes ont prédit que le trimestre était sur la bonne voie pour surpasser légèrement les deux pour cent.

Autre nouvelle encourageante: le Conference Board du Canada a annoncé que son indice de l'offre d'emploi avait gagné 1,1 point de pourcentage en mai, ce qui augure bien pour les futures embauches.

Globalement, l'économie canadienne a cependant moins bien performé que prévu durant la première moitié de l'année, entre autres à cause de facteurs extérieurs comme la crise de la dette en Europe, une reprise plus lente aux États-Unis et les économies émergentes, plus particulièrement la Chine.

Plusieurs organismes de prévisions économiques ont récemment modéré les attentes pour la croissance, l'établissant à environ 2% en 2012. Certains croient qu'elle sera encore plus faible en 2013.