Dans la foulée des coupes imposées par le dernier budget fédéral, l'Agence de développement économique du Canada fermera ses bureaux de Laval (qui dessert aussi Lanaudière et les Laurentides) et de la Montérégie, a appris La Presse Affaires. Une décision qui sème beaucoup d'inquiétude dans les régions touchées.

«C'est inacceptable. Développement économique Canada s'éloigne de sa clientèle et de sa mission régionale», rage la députée néo-démocrate Francine Raynault, de la circonscription de Joliette, qui compte interroger les conservateurs sur le sujet aux Communes aujourd'hui.

L'organisme fédéral, dont le rôle est de «soutenir les collectivités et les PME afin de leur permettre de participer à l'économie et d'atteindre leur plein potentiel», doit participer aux efforts du gouvernement pour la réduction du déficit, explique une porte-parole, Nadja Raphael. Pour atteindre sa contribution, évaluée à 28,1 millions, l'Agence fermera ses bureaux de Laval, de la Montérégie et de Montréal pour ouvrir une sorte de «supercentre» dans la métropole qui couvrira le territoire urbain du Grand Montréal, y compris la Rive-Sud et la Rive-Nord. «Les autres territoires des régions [plus éloignées de l'île] seront desservis par les bureaux d'affaires de l'Outaouais, de la Mauricie, du Centre-du-Québec et de l'Estrie», explique Mme Raphael dans un courriel envoyé à La Presse.

Récemment informés de ces changements par lettre, plusieurs acteurs de la scène économique craignent une «montréalisation» des services et une moindre connaissance des enjeux locaux.

«On craint beaucoup que le bureau de Montréal ne soit pas capable de rendre les mêmes services qu'on a en ce moment et que ses employés ne comprennent pas bien nos réalités», dit l'ex-député libéral Pierre Descoteaux, directeur général de Laurentides Économique (qui chapeaute des services de soutien aux entrepreneurs et de promotion économique).

Le président-directeur général de Développement économique Longueuil, Gilles Côté, partage ces appréhensions. «C'est dommage parce qu'on entretient une très bonne relation avec l'équipe du bureau de la Montérégie, qui connaît très bien nos enjeux. Le temps nous dira si le bureau de Montréal peut en faire autant.» Dans Lanaudière, des organismes préparent quant à eux une sortie publique.

La porte-parole de l'Agence de développement économique assure que les services ne seront pas réduits. Elle ne peut toutefois pas en dire autant pour le nombre de postes. Des pertes d'emplois sont à prévoir. Combien? «L'Agence disposera d'un portrait plus juste de la situation lorsque l'ensemble des processus sera terminé», dit Nadja Raphael, qui refuse de donner des chiffres.