La controverse qui entoure la directive européenne sur les carburants n'a aucun impact sur les pourparlers de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, ont affirmé lundi le gouvernement fédéral et une représentante de l'Union. Ils affirment que les pourparlers sont complétés aux trois quarts.

Le ministre du Commerce international, Ed Fast, et son homologue danoise Pia Olsen Dyhr ont affirmé lundi que les pourparlers commerciaux, les plus ambitieux entrepris par le Canada depuis l'accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique, sont complétés à 75%.

Ils assurent que les négociations ne sont pas affectées par le contentieux qui entoure un projet européen visant à promouvoir les carburants propres. Cette directive, si elle est adoptée telle quelle, étiquetterait le pétrole issu des sables bitumineux canadiens comme plus polluant.

Le gouvernement Harper a vivement contesté ce projet au cours des derniers mois, affirmant qu'il aurait pour effet de «discriminer» le pétrole canadien.

Or, dit Mme Olsen Dyhr, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union, la controverse n'a aucun écho à la table de négociations.

«Cela n'a rien à voir avec les discussions de libre-échange en cours avec le Canada, a-t-elle affirmé. Heureusement, ce sujet n'a pas été mêlé au débat.»

Le Conseil européen, qui rassemble des représentants de chaque pays membre, devait se prononcer sur la directive sur les carburants en juin. Mais cette décision a été reportée à l'an prochain, au cours des derniers jours, afin que les autorités puissent mieux en étudier les impacts.

Le Canada et l'Union européenne ont participé à neuf rondes de négociations en vue de conclure un accord de libre-échange au cours des derniers mois. Les parties tentent maintenant d'aplanir les derniers différents dans des sessions intensives de pourparlers.

Le ministre du Commerce international, Ed Fast, estime qu'un accord pourrait créer jusqu'à 80 000 emplois au Canada. Mme Olsen Dyhr estime que les bénéfices pourraient être encore plus importants pour le pays.

«Nous espérons compléter les négociations avant la fin de 2012», a affirmé M. Fast.

L'accord, s'il est ratifié, pourrait avoir des ramifications majeures au Canada. Car contrairement au traité de libre-échange qui lie le Canada aux États-Unis et au Mexique, il pourrait ouvrir la porte à la concurrence européenne dans les marchés publics.