Le gouverneur de la Banque du Canada n'a pas réussi à faire taire les rumeurs qui laissent entendre qu'il pourrait quitter son poste avant la fin de son mandat.

Lors de ses premiers commentaires publics à ce sujet, mercredi, Mark Carney a nié - indirectement - avoir été approché, comme le rapportait le quotidien Financial Times.

Il a semblé encore moins catégorique quand il lui a été demandé s'il était prêt à s'engager à compléter son mandat à la tête de la banque centrale canadienne, qui s'étire jusqu'en 2015.

Mark Carney a profité d'une conférence de presse à Ottawa pour affirmer que les informations qui circulent ne sont pas exactes, reprenant les commentaires de la banque centrale mardi soir.

Il n'a toutefois pas expliqué pourquoi le quotidien londonien affirme qu'il est pressenti pour occuper un poste similaire au sein de la Banque d'Angleterre.

Mark Carney a ajouté qu'il se concentre sur ses fonctions de gouverneur de la banque centrale canadienne et de président du Conseil de stabilité financière, une organisation helvétique.

«Je me concentre sur mes responsabilités, dont la plus importante est celle de gouverneur de la Banque du Canada. C'est une responsabilité énorme, c'est un honneur d'occuper ce poste et j'ai l'intention de m'en acquitter», a-t-il répondu quand on lui a demandé s'il s'engageait à compléter son mandat canadien.

Cette réponse laisse une certaine marge de manoeuvre à cet homme de 47 ans, une vedette montante de la finance internationale dont le nom avait été mentionné comme éventuel chef du Fonds monétaire international, un poste qui a éventuellement été confié à la française Christine Lagarde.

Le choix d'un Canadien pour diriger une banque centrale étrangère - et encore plus une banque aussi prestigieuse que celle d'Angleterre - serait une décision inhabituelle, mais pas sans précédent.

Quoi qu'il en soit, la rumeur rehausse encore davantage la réputation de M. Carney, qui en 2010 se retrouvait sur la liste des individus les plus influents compilée par le magazine Time.

L'article du Financial Times rappelle que M. Carney a déjà étudié à Oxford, qu'il a déjà travaillé à Londres pour la banque d'affaires Goldman Sachs et que sa femme, Diana, est Britannique.

L'article souligne toutefois aussi que l'actuel directeur adjoint pour la stabilité financière de la Banque d'Angleterre, Paul Tucker, demeure le favori pour remplacer Mervyn King en juin 2013.