La première ministre thaïlandaise, Yingluck Shinawatra, a salué vendredi la possibilité de négociations de libre-échange avec le Canada et l'intérêt renouvelé par Ottawa envers l'Asie du Sud-Est.

Alors que Stephen Harper était en visite à Bangkok, elle a souligné que la dernière visite d'un premier ministre canadien dans ce pays de 66 millions d'habitants dont l'économie est en pleine croissance remontait à 15 ans.

«Cette visite ne met pas seulement en lumière les relations solides entre nos deux pays, mais réaffirme aussi le réengagement du Canada en Asie», a dit la première ministre thaïlandaise, après que les deux pays eurent annoncé des négociations exploratoires sur la possibilité d'un accord de libre-échange.

Jean Chrétien avait effectué la dernière visite officielle canadienne en Thaïlande, à la tête d'une mission commerciale d'Équipe Canada.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2006, le premier ministre Stephen Harper a fait face à des reproches pour avoir négligé les possibilités commerciales en Asie, en particulier en Chine, où ses propos concernant les droits de la personne ont refroidi les relations bilatérales.

M. Harper a réaffirmé son désir de diversifier les échanges commerciaux du Canada et de ne pas s'attarder sur le passé.

Lors de discussions exploratoires, le Canada et la Thaïlande se pencheront sur les avantages économiques potentiels d'un accord de libre-échange. Pour le premier ministre Harper, un tel accord serait avantageux pour les agriculteurs et les entreprises du Canada.

«Nous entrons maintenant dans une ère nouvelle et excitante dans nos relations», a dit le premier ministre canadien au cours d'un dîner avec les médias. «Les engagements que nous prenons au cours de ce voyage font de nous des partenaires aux relations plus étroites, sur l'économie, la sécurité et bien sûr sur les plans social et culturel pour des décennies à venir», a argué M. Harper.

L'homme d'affaires canadien John Darch, propriétaire des cafés Doi Chaang et actif dans la région depuis 26 ans, a fait valoir que les entrepreneurs canadiens sont peu nombreux en Thaïlande, et il s'est dit heureux de voir le gouvernement Harper mettre plus d'emphase sur ce pays.

«Nous n'avons probablement pas été aussi actifs que nous aurions pu l'être dans ce pays. Je crois que l'avantage d'avoir une relation commerciale avec la Thaïlande, qui est au coeur de l'Asie, est considérable pour le Canada», a-t-il exprimé.

Yingluck Shinawatra a affirmé que les deux dirigeants avaient discuté des façons de porter les relations à un niveau supérieur, et signalé l'intérêt de la Thaïlande pour les investissements canadiens, particulièrement dans l'électronique et l'aérospatial.

Les discussions exploratoires doivent mesurer les avantages économiques potentiels d'un accord de libre-échange, et comment il pourrait améliorer les relations commerciales existantes, qui atteignent 3,5 milliards de dollars par année.

S'il y a suffisamment de terrains communs, la Thaïlande joindrait une série de pays et régions, incluant l'Union européenne et la Corée du Sud, avec lesquels le gouvernement Harper tente de conclure un accord de libre-échange.

«Nous avons pris un engagement de se replonger dans le jeu des négociations commerciales», a affirmé M. Harper, soulignant que son gouvernement avait conclu des ententes avec neuf pays au cours des six dernières années.

Des experts soutiennent qu'un accord de libre-échange pourrait surtout profiter au Canada car actuellement, les tarifs douaniers sont plus élevés en Thaïlande.