Le gouvernement de l'Ontario déposera son budget le 27 mars, et Queen's Park a déjà prévenu que la province fera face à d'importantes compressions pour tenter d'éliminer son déficit de 16 milliards $.

Les libéraux de Dalton McGuinty, minoritaires pour une première fois, marchent sur des oeufs avec ce budget. S'ils doivent maintenir les acquis dans les soins de santé et l'éducation, ils devront aussi réaliser suffisamment d'économies pour éliminer le déficit d'ici cinq ans, sans quoi la province sera confrontée à une décote de crédit des plus coûteuses.

Le budget libéral devra également comporter des mesures susceptibles d'être appuyées par au moins deux députés de partis d'opposition, sans quoi le gouvernement sera défait et l'Ontario sera plongé dans sa deuxième campagne électorale en cinq mois.

Le gouvernement McGuinty devrait tenter d'obtenir le soutien des néo-démocrates -qui exigent que les libéraux reportent la baisse annoncée du taux d'imposition des entreprises.

Les conservateurs demandent de leur côté un programme de création d'emplois, et remettent en question la capacité du gouvernement à faire des choix difficiles, mais nécessaires pour retrouver l'équilibre budgétaire.

L'économiste Don Drummond avait soumis, en février, un rapport dans lequel il énonçait des centaines de pistes pour sabrer les programmes et les services afin que le gouvernement puisse limiter la hausse de toutes ses dépenses à 0,8 pour cent par année pendant cinq ans.

Les libéraux ont rejeté la recommandation de M. Drummond d'éliminer les services de garde à temps plein, une mesure qui coûtera 1,5 milliard $ par année au gouvernement. Ils ont toutefois ajouté que presque toutes les autres recommandations de M. Drummond seraient examinées.