Pour un troisième mois d'affilée, le Canada a dégagé un léger excédent de son commerce international de marchandise en janvier.

Pour un troisième mois d'affilée, le solde commercial des États-Unis s'est en revanche détérioré à cause d'une poussée plus forte des importations que l'augmentation des exportations.

De ce côté-ci de la frontière, le surplus s'élève à 2,1 milliards, a révélé hier Statistique Canada qui a aussi révisé à la hausse de quelque 200 millions le surplus de décembre qui s'élève désormais à 2,9 milliards. Cette révision porte à 1,9 milliard l'excédent de 2011 - le premier en trois ans.

La relative bonne performance canadienne est attribuable avant tout à l'amélioration de notre surplus avec les États-Unis qui augmente de 200 millions à 6,1 milliards. Des livraisons de produits pétroliers et de véhicules automobiles expliquent cette amélioration. «C'est le plus important excédent du commerce extérieur avec les États-Unis depuis octobre 2008», fait remarquer Krishen Rangasamy, économiste à la Banque Nationale. Il s'agissait de la cinquième hausse d'affilée de notre surplus commercial avec les États-Unis, une séquence susceptible de se poursuivre avec l'amélioration sensible du marché du travail chez nos voisins.

La situation est bien moins reluisante dans nos échanges avec les autres pays. Le surplus avec l'Union européenne a fondu de plus de 400 millions, celui avec le Japon s'est transformé en déficit tandis que le déficit avec les autres pays de l'OCDE s'est stabilisé.

Il faut dire qu'outre les produits pétroliers et automobiles dont les Américains sont friands, tous les autres segments ont subi des baisses. Les livraisons d'aéronefs, qui avaient bondi en décembre, ont beaucoup reculé, ce qui n'est pas de bon augure pour la balance commerciale du Québec. Au total, la valeur des exportations a reculé de 2,3 %.

Du côté des importations, seuls les produits de l'automobile ont augmenté. La valeur des biens importés a fléchi de 0,6 %.

Tant pour les premières que pour les secondes, les volumes sont restés plutôt stables.

Compte tenu de la poussée des volumes d'exportations en novembre et surtout en décembre, le commerce international de marchandises contribue marginalement à la croissance au premier trimestre jusqu'ici.

Il en va autrement pour les États-Unis où le déficit commercial a atteint 52,6 milliards. Pire le département du Commerce a révisé à la baisse les soldes négatifs de décembre (de 48,8 milliards à 50,4 milliards) et de novembre (de 47,1 milliard à 47,5 milliards).

Ce creusement est attribuable à une croissance plus vive des importations d'automobiles, qui reflète l'affermissement de la demande intérieure, que des exportations, qui souffrent de la récession européenne.

Le commerce extérieur paraît devoir à nouveau ralentir la croissance américaine qui peut heureusement compter sur d'autres moteurs pour grimper quelque peu au premier trimestre, comme en fait foi la solide créations d'emplois.