Tandis qu'il évoquait la vente d'actifs du gouvernement fédéral pour accélérer la lutte contre le déficit il y a trois ans, le ministre des Finances Jim Flaherty semble avoir mis cette option de côté.

Dans son prochain budget, qui sera déposé à la Chambre des communes le 29 mars, le ministre Flaherty n'annoncera pas de privatisation d'une société d'État ou la vente d'actifs appartenant au gouvernement fédéral, a appris La Presse.

La raison? Le gouvernement fédéral engrange depuis quelques mois plus de revenus que prévu, facilitant ainsi la lutte au déficit. Les compressions de 10% des dépenses de fonctionnement de l'État produiront des économies annuelles de 8 milliards de dollars d'ici trois ans et devraient être suffisantes pour permettre au gouvernement Harper de rétablir l'équilibre budgétaire d'ici 2015.

«Il n'y aura aucune privatisation de sociétés d'État ou de vente d'actifs dans le prochain budget. Pour le moment, l'accent est mis sur les compressions», a confirmé une source conservatrice digne de foi.

La crise économique de 2008

Jim Flaherty avait évoqué pour la première fois l'intention du gouvernement Harper de vendre certains actifs jugés non essentiels ou de privatiser certaines sociétés d'État en novembre 2008 alors que la crise économique mondiale commençait à sévir. Il avait réitéré cette intention à plusieurs reprises par la suite, y compris à New York après avoir rencontré des investisseurs américains en juin 2010.

«Il existe des occasions de privatiser certaines sociétés dans lesquelles le gouvernement a des intérêts. On peut se demander d'ailleurs pourquoi le gouvernement détient encore des intérêts dans ces sociétés», avait notamment déclaré le ministre quelques semaines plus tard à la radio de CBC.

Il avait ensuite indiqué que le gouvernement fédéral annoncerait ses couleurs durant la prochaine année. Or, aucune annonce n'a été faite depuis cette date, hormis la vente d'actifs que détenait le gouvernement fédéral dans l'entreprise General Motors.

Au ministère des Finances, on soutient qu'Ottawa continue à examiner les actifs qui lui appartiennent afin de déterminer s'ils peuvent être vendus.