Le nouveau tracé de l'oléoduc Keystone XL, qui doit contourner un milieu écologique fragile du Nebraska, sera prêt d'ici quelques semaines, a indiqué mardi un dirigeant de TransCanada (TRP), la compagnie derrière le projet controversé.

TransCanada prévoit déposer une nouvelle requête de permis auprès du département d'État américain pour le projet Keystone XL, qui doit partir de l'Alberta et traverser les États-Unis pour se rendre jusqu'aux côtes du golfe du Mexique, a indiqué le président des activités de pipelines de l'entreprise, Alex Pourbaix.

Il a également indiqué que la construction de la portion Sud du conduit, qui est assujettie au feu vert des autorités réglementaires mais pas à celui de l'administration américaine, débuterait à la fin du printemps ou au début de l'été.

M. Pourbaix a tenu ces propos lors d'une discussion organisée dans le cadre d'une conférence sur l'énergie à Houston, au Texas. La portion la plus au sud du tracé - celle comprise entre Cushing, en Oklahoma, et la côte du golfe du Mexique - vise à soulager un important engorgement de la demande dans le centre des États-Unis.

L'oléoduc Keystone XL est devenu un enjeu politique majeur pour le président Barack Obama, candidat à sa réélection en novembre. L'administration américaine a refusé d'octroyer un permis au projet en janvier, laissant toutefois la porte ouverte au dépôt d'une nouvelle demande de TransCanada.

Le président Obama a affirmé que le délai imposé par les républicains dans ce dossier - ils exigeaient qu'une décision soit prise avant le 21 février -, ne lui avait pas laissé pas suffisamment de temps pour étudier comme il se doit le tracé de l'oléoduc au Nebraska. Il a donc indiqué qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de rejeter le projet.

M. Obama avait cependant précisé que sa décision avait moins à voir avec les qualités du projet en tant que tel qu'avec la date limite imposée arbitrairement par les républicains.

Les détracteurs de Keystone XL affirment que le projet augmenterait la dépendance des États-Unis au pétrole «sale» de sables bitumineux. Certains s'inquiètent également de voir un déversement polluer les nappes phréatiques.

Du côté des partisans du projet, on soutient que Keystone XL donnera un coup de pouce à l'économie américaine - notamment en créant un important nombre d'emplois - et réduira la quantité de pétrole importé de régimes hostiles aux États-Unis.

TransCanada, établie à Calgary, est la plus grande entreprise d'Amérique du Nord spécialisée dans le transport de gaz naturel, avec un vaste réseau d'oléoducs traversant le territoire. La société possède également des installations de production énergétique à travers l'Amérique du Nord.

L'action de TransCanada cédait mardi après-midi 28 cents à la Bourse de Toronto, pour se transiger à 43,34 $.