Jim Flaherty affirme que son prochain budget ne sera ni austère, ni draconien.

Le ministre fédéral des Finances fait valoir que son gouvernement misera sur des mesures modérées pour réduire les dépenses publiques et encouragera les provinces à faire de même.

«Je crois que les Canadiens doivent réaliser le contexte dans lequel nous nous trouvons, il ne s'agit pas d'une situation d'austérité au Canada», a déclaré M. Flaherty lorsqu'interrogé à propos de son budget à venir.

«Nous ne sommes pas l'un des pays, dont plusieurs sont situés en Europe, qui ont accumulé les déficits pendant une longue période de temps, accumulé une dette importante et doivent agir de façon véritablement dramatique, dont certains de façon draconienne pour équilibre leur budget.»

Le gouvernement fédéral a accru ses dépenses en vertu du plan d'action économique conservateur mis en place lors de la récession mondiale et «nous devrons modérer cela quelque peu», a-t-il ajouté.

«Comme je l'ai dit, il ne s'agit pas d'austérité, cela ne sera pas draconien, il s'agira d'une approche modérée.»

Les commentaires de M. Flaherty, formulés jeudi à Toronto, semblent entrer en contradiction avec les signaux envoyés par Ottawa depuis plusieurs mois. Les observateurs de la scène politique fédérale s'attendent à un budget sévère, comprenant des compressions budgétaires profondes.

Les ministères et agences gouvernementales ont reçu le mandat de réduire leurs dépenses de 10 pour cent, afin d'épargner au total huit milliards de dollars annuellement.

Pour l'un des plus importants syndicats du pays, le message de modération du ministre des Finances est «totalement incohérent» avec les précédents avertissements concernant des pertes d'emplois à venir.

«Je crois qu'il est très difficile pour quiconque de croire ce que le gouvernement affirme présentement», a déclaré Patty Ducharme, la vice-présidente de l'Alliance de la fonction publique du Canada.

«Avant les élections, ils disaient que les réductions de postes se feraient par attrition et, dès leur élection, il a été question de coupes de 10 pour cent, avec éliminations de postes et de services à la clé», a-t-elle dit.

La porte-parole néodémocrate en matière de finances, Peggy Nash, a de son côté soutenu que M. Flaherty pourrait équilibrer le budget en éliminant les subventions destinées aux énergies non-renouvelables et d'autres mesures fiscales.

Jim Flaherty a toutefois rejeté du revers de la main l'idée d'augmenter les impôts des entreprises pour renflouer le trésor public.

Il a indiqué qu'une fois les dépenses gouvernementales harnachées, Ottawa n'aura pas besoin d'augmenter les impôts de quiconque.

Le budget devrait également paver la voie vers une modification des programmes destinés aux aînés, sans doute centrée sur la hausse de l'âge à partir duquel les retraités peuvent recevoir des versements.

Plusieurs sources gouvernementales ont précisé que le budget ne sera cependant pas la pierre d'assise d'une conversation nationale sur la question et ne représentera pas un livre blanc sur les changements proposés.