Les régulateurs du Conseil de stabilité financière (FSB) se sont inquiétés lundi du niveau élevé d'endettement des ménages canadiens, qui pourraient se retrouver en difficulté en cas d'aggravation de la situation économique mondiale.

«Les ménages (canadiens) affichent des niveaux d'endettement de plus en plus élevés», ont averti les régulateurs dans une étude sur la situation financière du pays.

Selon le rapport, le ratio d'endettement des ménages canadiens, comparé au revenu disponible, se situait à un «niveau record» de 144% au deuxième trimestre 2011, soit plus du double de l'argent disponible des ménages.

À l'opposé de l'endettement des familles américaines ou britanniques qui connaît un recul depuis 2009, l'endettement des ménages canadiens est en augmentation constante depuis 20 ans. Il se situait en 1990 à environ 85% du revenu disponible.

Alors que les défauts de paiements sont à un niveau très bas (0,3%) au Canada, le FSB a estimé qu'«un choc macroéconomique négatif», comme une récession économique mondiale, pourrait affecter la capacité des ménages à honorer leurs crédits.

Une telle situation pourrait avoir des conséquences négatives sur le marché de l'immobilier et, par effet domino, sur le système financier, à l'instar de la crise des «subprimes» américains qui a éclaté en 2007.

«Vu le développement mondial des marchés, il est important que les autorités continuent de renforcer la surveillance macro-prudentielle et considèrent un élargissement des outils à leur disposition», a poursuivi le FSB.

La zone euro se trouve dans une crise économique sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, en raison du surendettement de ses États membres, notamment de la Grèce.

Les dirigeants américains et asiatiques ont lancé un avertissement la semaine dernière au Forum économique mondial (WEF) de Davos, appelant la zone euro à régler au plus vite ses problèmes, faute de quoi elle pourrait entraîner le reste du monde dans la tourmente.

Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend cette année à un fléchissement de la croissance mondiale, qu'il a révisée à la baisse à 3,3% contre 4%.

Le FSB, composé de banques centrales, ministères et régulateurs de 24 pays, a également estimé que «le plus grand défi» dans le domaine du négoce de titres était la coordination entre les régulateurs provinciaux canadiens.

L'organisation de Bâle recommande de mettre en place un seul régulateur national pour simplifier l'infrastructure et améliorer la coordination transfrontalière.