Alors que les Canadiens se retrouvent avec de lourdes dettes sur les bras, l'économie du pays est de plus en plus exposée à l'incertitude qui règne à l'étranger, affirme la Banque Royale (RY)

Comme ce fut le cas cette année, l'économie devrait demeurer sur une route cahoteuse tout au long de 2012 en raison de vents contraires comme celui qui souffle en provenance d'Europe, où persiste la crise de la dette souveraine, mais elle parviendra à garder la tête hors de l'eau, a indiqué lundi la plus importante banque à charte au Canada.

Il s'agit d'un point de vue similaire à celui exprimé par l'équipe économique de Desjardins, qui a également prévu une baisse de la demande au pays, dans ses perspectives économiques rendues publiques lundi.

Desjardins estime que la crise de la dette en Europe représente un élément de risque clé pour les économies mondiale et canadienne, mais ajoute que le fait que les consommateurs canadiens soient endettés complique la question.

«Dans ce contexte, le marché du travail sera plutôt calme en 2012, ce qui ralentira les dépenses de consommation et la construction résidentielle», a affirmé Yves St-Maurice, économiste en chef adjoint chez Desjardins.

La Banque Royale observe que la reprise opérée par le Canada à la suite de la crise de 2008-09 reposait sur une solide économie nationale, en particulier les dépenses des consommateurs et un chaud marché immobilier, ayant ajouté en moyenne 3,9 points de pourcentage à la croissance.

Même un atterrissage en douceur du secteur immobilier - une baisse des prix de 10 pour cent - pourrait se traduire par la soustraction d'un point de pourcentage à la croissance économique dans l'avenir, soutient la banque.

«L'an prochain, la contribution de la demande nationale à la croissance devrait être réduite de plus de la moitié, à seulement 1,8 point de pourcentage», ont écrit les économistes de RBC dans un rapport dévoilé parallèlement à la tenue d'une conférence téléphonique.

Craig Wright, économiste en chef de RBC, a dit s'attendre à un ralentissement de la demande au pays, incluant celle dans le secteur immobilier, compte tenu du fait que la dette des ménages a atteint un niveau sans précédent de 150,8 pour cent au troisième trimestre.

M. Wright a fait remarquer que depuis un an, la dette des ménages a continué d'augmenter, le rythme de cette croissance ayant cependant été le plus faible depuis 2002. «Nous observons déjà certains signes d'une modération de l'accumulation de la dette», a-t-il soutenu.