Il faudra attendre le début de 2012 pour voir le gouvernement fédéral entreprendre enfin l'examen de ses programmes dans le domaine de l'aérospatiale, un examen promis dans le budget Flaherty de mars dernier.

«Le travail commencera au début de 2012 et je m'attends à ce que le rapport soit complété vers la fin de l'année prochaine», a déclaré le ministre fédéral de l'Industrie, Christian Paradis, dans une allocution prononcée devant l'Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC), hier à Ottawa.

Dans son budget du 22 mars 2011, le ministre des Finances Jim Flaherty avait annoncé que le gouvernement fédéral allait entreprendre un examen exhaustif des politiques et des programmes afin «d'élaborer un cadre stratégique pour maximiser la compétitivité de l'industrie».

Le ministre avait spécifié que l'AIAC allait participer au processus de consultation qui allait accompagner cet examen.

Le gouvernement conservateur a toutefois déclenché des élections peu de temps après le budget et a été reporté au pouvoir le 2 mai dernier.

M. Paradis a confirmé hier que le nouveau gouvernement majoritaire irait de l'avant avec cet examen. Il a toutefois insisté sur l'importance de prendre le temps nécessaire pour accomplir cette tâche. Il a indiqué que le processus comprendra la formation de plusieurs groupes de travail, qui étudieront divers aspects, comme l'innovation, l'accès aux marchés, les retombées liées aux contrats militaires, le développement de la chaîne d'approvisionnement et le développement des ressources humaines.

Dans ses documents budgétaires, le ministère des Finances avait fait savoir que l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense (ISAD) devrait demeurer le coeur de l'aide gouvernementale accordée à l'industrie. Ce programme de partage de risques peut actuellement compter sur des fonds de 1,1 milliard en cinq ans.

Dans une courte entrevue avec les journalistes, M. Paradis a indiqué que l'ISAD allait demeurer en place «pour le moment».

«Il y a beaucoup de possibilités, mais il faut procéder dans le cadre de nos moyens», a-t-il déclaré.

Il a soutenu que le nouveau cadre stratégique devait être avantageux pour les entreprises, mais aussi pour le gouvernement: celui-ci doit optimiser son appui.

En dépit du peu de détails fournis hier et du fait que le rapport ne sera pas prêt avant la fin de 2012, le président du conseil d'administration de l'AIAC, David Schellenberg, s'est réjoui de l'annonce du ministre Paradis.

«Il faut faire les choses comme il faut, a-t-il déclaré aux journalistes. On parle d'un cadre pour les 15 ou 20 prochaines années. Le fait de prendre une année pour le faire maintenant, c'est satisfaisant pour nous.»

Il s'agit toutefois d'un délai supplémentaire pour l'industrie spatiale. Le président de l'Agence spatiale canadienne, Steve MacLean, a rappelé qu'en 2008, le gouvernement avait chargé l'agence d'établir un plan à long terme pour le secteur spatial. Ce plan, auquel ont contribué les entreprises et les universités, sera intégré dans le nouveau cadre stratégique du gouvernement conservateur.

«Je suis un peu surpris de voir le temps que ça prend», a déclaré M. MacLean aux journalistes, tout en reconnaissant que c'était souvent le cas lorsqu'il était question de politiques et de programmes. Il a ainsi rappelé qu'il a fallu quatre ans, après sa création en 1999, pour que l'Agence spatiale canadienne devienne réalité à Saint-Hubert.

Il a indiqué qu'avec des revenus de 3,4 milliards de dollars, l'industrie spatiale canadienne était très petite comparativement à l'industrie aéronautique, dont les revenus dépassent les 20 milliards de dollars.

Il a toutefois fait valoir que le secteur spatial était très important, notamment en raison du rôle qu'il peut jouer dans la protection de la souveraineté canadienne, l'exploitation minière, pétrolière et minière et la lutte contre les changements climatiques.