Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a déclaré vendredi qu'il était plutôt optimiste par rapport aux perspectives de croissance des économies canadienne et américaine, en dépit de l'incertitude découlant de la crise des dettes en Europe.

En ce qui concerne l'inflation, qui a atteint 3,2 % en septembre, M. Flaherty a affirmé qu'il n'y voyait pas de problème puisque le mandat de la Banque du Canada était de s'assurer que la fluctuation des prix se situe toujours entre un et trois pour cent.

«Je m'inquiète davantage au sujet de la croissance dans le pays, de la croissance économique», a révélé le ministre aux journalistes dans le cadre d'un événement à Ottawa. «Actuellement en Amérique du Nord, je suis confiant d'assister très prochainement à une modeste croissance qui favorisera la création d'emplois.»

La crainte d'une nouvelle récession en Europe et aux États-Unis, jumelée au ralentissement économique en Chine, a entraîné récemment une baisse de la demande pour les exportations canadiennes, affaiblissant un secteur qui a été l'un des piliers de l'économie du pays ces dernières années.

La faible croissance économique compliquera la tâche des quelque 1,4 million de chômeurs canadiens qui tentent de trouver un emploi et n'aidera pas à faire reculer le taux de chômage au pays, qui s'élève pour l'instant à 7,1 %.

Même si l'avenir demeure incertain, le taux de chômage actuel demeure plus faible que le taux moyen de 8,53 % des 35 dernières années, tout en étant plus élevé que le taux record de 5,9 % de septembre 2007.

Dans des prévisions publiées jeudi, le Conference Board of Canada a prédit que l'économie progresserait de 2,4 % au Canada et de 2,5 % aux États-Unis l'année prochaine. La Banque du Canada fournira la semaine prochaine ses nouvelles projections trimestrielles pour le Canada et le reste du monde.

Le Conference Board a toutefois indiqué que cette modeste croissance anticipée ne tiendrait plus si les problèmes en Europe mettaient les banques en situation de défaillance et causaient une nouvelle crise financière mondiale, comme cela s'est produit avec l'américaine Lehman Brothers en 2008.

Vendredi, Jim Flaherty a de nouveau exhorté les leaders européens à prendre les choses en main et à faire de preuve de leadership.

Il était clairement fâché des différends entre la France et l'Allemagne, qui n'arrivent pas à s'entendre sur le fonds de sauvetage de 440 milliards d'euros et la manière de procéder en général, à quelques heures d'une rencontre importante entre les dirigeants européens ce week-end.

Tout comme les États-Unis et le Royaume-Uni, le Canada a exprimé son mécontentement par rapport à l'indécision de l'Europe, qui ne cesse de reporter les décisions. Mais vendredi, le ministre fédéral des Finances semblait être à la veille d'être exaspéré.

«Ce qui est regrettable par rapport à tout ce qui se passe en Europe, ce sont les retards. Les retards qui ont transformé une situation préoccupante en une situation grave qui menace l'économie mondiale», a déclaré M. Flaherty. «Les retards, voilà l'ennemi.»