«Tant les matériaux que la conception et les aménagements ne présentent aucun attrait. L'amphithéâtre (de Winnipeg) ne possède pas non plus les attributs exigés par la LNH pour y localiser une franchise», écrit SNC-Lavalin dans son rapport à la Ville de Québec en septembre 2009.

Deux ans plus tard, le MTS Centre de Winnipeg a fait mentir SNC-Lavalin, dont le rapport a aidé la Ville de Québec à choisir de construire un aréna de 18 000 sièges au lieu de 15 000 sièges. La Ville de Québec croit toujours qu'un amphithéâtre de 15 000 sièges est insuffisant pour accueillir une équipe de la LNH. «Il n'y a pas de normes pour le nombre de sièges d'un amphithéâtre de la LNH, mais l'étude économique de Ernst & Young dit que 18 000 sièges est le nombre optimal pour un amphithéâtre de hockey. Les derniers arénas ont plus de 18 000 sièges. C'est une question de rentabilité. On vise un équipement qui va nous durer 50 à 60 ans de plus», dit le conseiller municipal François Picard, vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec, qui dit «ne pas être en mesure de comparer si l'amphithéâtre de Winnipeg est une bonne affaire ou pas».

L'étude de SNC-Lavalin évaluait les coûts d'un amphithéâtre de 15 000 sièges à 345 millions et d'un amphithéâtre de 18 000 sièges à 383 millions. Le professeur André Richelieu, de l'Université Laval, croit que Québec aurait dû prendre exemple sur Winnipeg, qui a construit son aréna pour 134 millions en 2004. «Winnipeg a démontré qu'on pouvait rapatrier une équipe de la LNH avec un aréna moins cher, dit le spécialiste de marketing sportif. Ce n'est pas parce qu'il y a une inflation dans les coûts des nouveaux arénas qu'il faut suivre la parade.»

Au lieu de Winnipeg, l'administration Labeaume s'est plutôt inspirée de Pittsburgh, qui a inauguré l'an dernier le CONSOL Energy Center. L'amphithéâtre de 18 087 sièges a coûté 321 millionsUS, soit 331 millions CAN. «Quand nous avons commencé à penser à un nouvel aréna il y a 10 ans, nos estimations étaient plutôt un peu en bas de 300 millions, dit Tom McMillan, vice-président des communications des Penguins de Pittsburgh. Nous avons fait le tour de la LNH pour nous inspirer, mais nous ne sommes pas à Los Angeles ou à New York. Nous avions un budget et nous tenions à le respecter. Nous aurions aimé avoir une patinoire d'entraînement dans le même complexe comme au New Jersey et à Columbus, mais ç'aurait été trop serré physiquement. Nous avons plutôt mis notre argent ailleurs.»