Le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, a reconnu vendredi que les leaders mondiaux avaient réalisé des progrès en matière de mesures douloureuses, mais nécessaires pour éviter une nouvelle crise financière, mais il estime que ce n'est toujours pas suffisant.

Après avoir rencontré ses homologues du G20 à Washington, le ministre Flaherty a affirmé qu'il revenait aux gouvernements européens de prendre les décisions concernant la marche à suivre pour la Grèce.

Les Européens doivent faire preuve dans cette affaire de volonté politique, de prise de décisions et de clarté, a-t-il soutenu.

Le ministre canadien a pressé les leaders européens de créer un fonds de secours fournissant les dizaines de milliards de dollars nécessaires pour éviter que les banques européennes ne soient vulnérables à un possible défaut de paiement de la Grèce.

Selon M. Flaherty, la question est de savoir si le fonds d'urgence proposé est suffisant. La proposition doit être assez importante pour pouvoir régler le problème une fois pour toutes, a-t-il expliqué.

Le premier ministre Stephen Harper avait souligné jeudi que l'incertitude dans les marchés mondiaux avait atteint des proportions dangereuses. Il avait aussi déclaré qu'un simple ajout d'étapes ne contribuerait pas à résoudre le problème.

«Je sais que les solutions seront extrêmement difficiles, mais j'estime que nous avons atteint un stade où les solutions et les répercussions que craignent le marché et les gens sont bien pires que ce qui se passerait véritablement si des décisions finales étaient prises», plaidait le premier ministre.

Le ministre des Finances du Royaume-Uni, George Osborne, a de son côté averti que la zone euro devrait avoir entrepris une démarche avant la tenue du sommet des leaders du G20, en novembre.

Si la Grèce ne réussit pas à remplir ses obligations, un effet de contagion pourrait être déclenché, affectant d'abord les banques européennes qui détiennent des titres grecs, pour ensuite se répandre aux autres institutions financières liées à l'Europe. Un tel effet d'entraînement gèlerait le crédit et porterait un dur coup à l'économie réelle mondiale, reproduisant le scénario de crise qui avait éclaté en 2008 avec la chute de Lehman Brothers aux États-Unis.

«Il faut s'assurer que les banques puissent véritablement financer l'économie», a soutenu la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.

Interrogé sur des allégations selon lesquelles la Grèce songeait à demander à ses créanciers d'accepter une réduction de 50 pour cent de ses titres de dette, M. Flaherty a mentionné que le principal problème dans l'affaire était d'abord et avant tout le risque de contagion.

M. Flaherty a aussi affirmé que la Grèce faisait face à un «défi important» pour remplir ses obligations, suggérant que le pays pourrait avoir besoin qu'on efface une partie de sa dette pour s'en sortir.

Dans un communiqué émis jeudi, les ministres des Finances du G20 se sont engagés à «adopter une réponse internationale forte et coordonnée pour remédier aux défis auxquels l'économie mondiale est à nouveau confrontée».