Le ministre des Finances Jim Flaherty soutient que les États-Unis et les pays de l'Europe doivent faire le ménage dans leurs finances publiques pour mettre fin à la tourmente qui secoue les marchés financiers à travers la planète.

Comparaissant ce matin devant le comité des finances des Communes, M. Flaherty a soutenu que les investisseurs ont perdu confiance dans la volonté des gouvernements de plusieurs pays industrialisés de s'attaquer à leur problème d'endettement.

Se voulant rassurant, M. Flaherty a soutenu que le Canada a tous les atouts pour surmonter la crise actuelle, rappelant que le gouvernement Harper compte éliminer le déficit d'ici 2014-15.

«La situation actuelle est surtout un problème de confiance dans les efforts des gouvernements de se doter d'un plan crédible pour réduire leurs déficits», a affirmé M. Flaherty.

«Il paraît évident que pour régler ce problème, il faudra faire des choix difficiles et prendre des mesures énergiques -surtout aux États-Unis et en Europe- afin d'engendrer la confiance dans une reprise de longue durée», a-t-il ajouté.

Devant le comité, le ministre a rejeté les demandes du NPD et du Parti libéral de présenter un nouveau plan pour stimuler la croissance de l'économie dans l'éventualité où l'économie mondiale sombre à nouveau en récession.

«Pourquoi ne pas profiter des faibles taux d'intérêt pour faire des investissements stratégiques et créer des emplois», a demandé la critique du NPD Peggy Nash.

M. Flaherty a rétorqué que l'augmentation des dépenses des gouvernements et la spirale d'endettement de certains pays sont à l'origine de la crise actuelle et qu'il est préférable de maintenir le cap vers le retour à l'équilibre budgétaire d'ici trois ans.

Carney se veut rassurant

Prenant la parole après le ministre des Finances, le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, s'est aussi voulu rassurant en affirmant que l'économie canadienne devrait continuer à croître malgré la tourmente, mais que la croissance demeurera modeste.

Il a aussi affirmé que la reprise économique aux États-Unis est la plus faible depuis la Grande Dépression. «Ce n'est guère surprenant puisque l'histoire nous enseigne que les récessions qui s'accompagnent d'une crise financière sont généralement plus profondes et sont suivies d'une reprise deux fois plus longue. Les récentes révisions apportées aux données de référence indiquent que la récession américaine a été encore plus profonde, et la reprise qui a suivi le creux, encore plus modeste que ce qui avait été annoncé précédemment», a-t-il commenté.

Il a ajouté que la Banque du Canada s'attend à ce que les ménages américains continuent à restreindre leurs dépenses étant donné leur niveau d'endettement élevé, le recul important de leur richesse et la situation difficile sur le marché du travail. En outre, les stimulants budgétaires aux États-Unis se transformeront bientôt en freinage budgétaire.