Les entreprises canadiennes doivent redoubler d'efforts pour innover et diversifier leurs ventes si elles désirent demeurer globalement concurrentielles au coeur des troubles économiques des États-Unis, a déclaré vendredi le Conference Board du Canada.

Le chef de la direction de l'organisme, Glen Hodgson, a indiqué que le changement ne serait pas facile, mais que les compagnies devront effectuer des changements si elles désirent survivre.

«Ce n'est pas seulement une question de trouver quelqu'un d'autre pour acheter une voiture. Il s'agit de réviser la base de votre modèle d'affaires et de déterminer les façons de demeurer compétitifs avec un dollar qui sera à la parité ou au-dessus pour une très longue période à venir», a-t-il précisé.

M. Hodgson a ajouté que la diversification des activités au-delà de la dépendance envers les États-Unis ne serait pas facile pour les entreprises, et qu'elles devraient sans doute envisager une toute nouvelle façon de faire des affaires.

Il a par ailleurs expliqué que les perspectives économiques pour le Canada étaient généralement positives, mais que les États-Unis pourraient se trouver au coeur d'une décennie perdue. Selon lui, les événements se déroulant au sud de la frontière ne sont que le début, et non pas la fin des problèmes financiers américains, et qu'il y aurait plusieurs autres périodes de négociations difficiles avant que les États-Unis ne retrouvent une position fiscale stable.

Ce rapport du Conference Board survient alors que Statistique Canada a annoncé, vendredi, que les ventes manufacturières avaient reculé de 0,8% en mai au pays, baissant de 360 millions $ pour s'établir à 46 milliards $.

Des ventes plus faibles ont été rapportées dans 11 des 21 secteurs industriels, représentant 71,9% de la production totale.

Ce recul est moindre que celui attendu par la plupart des économistes en raison d'une production automobile moins importante, d'une baisse des ventes des produits pétroliers et du charbon, ainsi qu'une forte baisse des ventes de produits alimentaires, particulièrement chez les producteurs de produits laitiers.

«Considérant la nature fragile de la reprise économique américaine, sans mentionner la force du dollar canadien, nous continuons d'envisager une reprise graduelle dans le secteur manufacturier», soutient l'économiste David Madani, de Capital Economics.

Près de 70% des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis. Les secteurs automobile et forestier de l'Ontario et de la Colombie-Britannique devraient d'ailleurs demeurer léthargiques aussi longtemps que l'économie américaine les ralentira.