Aucun progrès n'a été réalisé au cours de la fin de semaine dans le conflit entre Postes Canada et ses employés affectés à la livraison du courrier en zone urbaine.

En fait, les deux parties avaient affirmé qu'elles avaient prévu de se rencontrer, mais ces discussions n'ont pas eu lieu, et ce, même si un projet de loi prévoyant le retour au travail des employés devrait être déposé, cette semaine, à la Chambre des communes.

Le président national du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), Denis Lemelin, a dit que son organisation s'attendait à ce que le gouvernement fédéral propose quelque chose.

Selon lui, le fait que le gouvernement ait indiqué qu'il pourrait intervenir dans ce conflit de travail laisse penser que Postes Canada attendait qu'Ottawa bouge.

Après que Postes Canada eut annoncé, mercredi, un lock-out, la ministre fédérale du Travail, Lisa Raitt, a indiqué qu'elle avait l'intention de présenter un projet de loi.

Ce lock-out a mis un terme aux grèves tournantes qui avaient été entreprises, le 3 juin, par les facteurs affectés à la livraison du courrier en zone urbaine.

M. Lemelin, dont le syndicat compte 48 000 membres, a affirmé qu'un projet de loi pour forcer un retour au travail serait néfaste pour l'avenir de Postes Canada. M. Lemelin a ajouté que son syndicat discutait avec les partis de l'opposition aux Communes pour obtenir leur appui.

De son côté, Postes Canada a assuré qu'elle était toujours prête à conclure une entente négociée avec le syndicat.

L'un de ses porte-parole, Jon Hamilton, a fait valoir que Postes Canada affirmait depuis le début qu'elle désirait véritablement négocier. Il a ajouté que Postes Canada s'était présentée à la table des négociations avec un sentiment d'urgence, un sentiment qui n'a pas, selon lui, été manifesté par l'autre partie.

Dimanche, la société d'État a affirmé qu'il restait encore suffisamment de temps pour conclure un accord et a invité le syndicat à examiner avec davantage d'attention l'entente qu'elle avait présentée.

Postes Canada avance que ses pertes en revenus totalisent déjà 100 millions $.

Le chef du Nouveau Parti démocratique fédéral, Jack Layton, s'est prononcé au sujet de ce conflit et du possible projet de loi.

«En ce qui concerne le projet de loi, nous allons le lire, a-t-il affirmé, dimanche, à Vancouver, lors du congrès de son parti. Nous n'appuyons pas l'idée de forcer les employés à retourner au travail, particulièrement lorsque les portes de leur lieu de travail ont été fermées par le gouvernement.»

Selon M. Layton, une entente négociée entre les deux parties serait la meilleure manière de résoudre le conflit.

Des discussions devraient avoir lieu lundi entre le syndicat et Postes Canada.

L'analyste Maurice Mazerolle, de l'Université Ryerson, à Toronto, pense que Postes Canada fait le pari qu'une intervention du gouvernement lui permettra d'avoir une meilleure entente que celle qu'elle obtiendrait en négociant directement avec le syndicat.