Nouveau coup de colère au Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP). Un courrier remis hier par Postes Canada à ses employés, que La Presse a obtenu, soulève l'ire du STTP: la direction explique avoir décidé d'aider les employés privés d'assurance médicaments, selon elle, à cause du syndicat.

«Le STTP a décidé de ne pas maintenir les avantages sociaux de ses membres. Cette décision a placé certains employés de Postes Canada dans une situation personnelle difficile, peut-on lire dans ce document. En conséquence, Postes Canada a décidé d'aider les employés représentés par le STTP qui doivent dépenser des sommes importantes pour leurs médicaments sur ordonnance.»

Coup dur

Pour Alain Duguay, président de la section de Montréal et de la Rive-Sud du STTP, le coup est dur. Jamais le STTP ne s'est opposé à un accord sur ce sujet. «La lettre tente de faire croire qu'on n'a pas voulu maintenir ces avantages, ce qui est vraiment bas, s'indigne-t-il. Je ne pensais pas qu'un employeur pouvait descendre aussi bas.»

Le déclenchement de la grève tournante, il y a huit jours, s'est accompagné d'une suspension de la convention collective, mais aussi des avantages sociaux. Postes Canada a proposé au STTP de maintenir la couverture sociale de ses membres, moyennant 13 millions par mois. Une somme inabordable pour le STTP, dont les revenus dépassent de peu 25 millions par année, selon M. Duguay.

Ainsi, dès les premiers jours de la grève tournante, certains employés souffrant de maladies de longue durée ont dû cesser de prendre leurs médicaments, faute de moyens. «Postes Canada n'a aucune compassion», a déploré jeudi, à la Chambre des communes, le député néo-démocrate Yvon Godin.

La critique a apparemment été entendue. «On n'est pas des sans-coeur! On comprend que les conséquences sont lourdes pour certains employés, et on a mis quelques jours pour fignoler un programme temporaire», répond Anick Losier, porte-parole de Postes Canada.

Les négociations entre l'employeur et le syndicat se sont poursuivies au cours du week-end, tout comme les grèves tournantes.