Les bénéfices d'exploitation des sociétés canadiennes ont augmenté de 4,2% au premier trimestre, par rapport aux trois derniers mois de 2010. Ils se sont élevés à 65,4 milliards de dollars, le niveau le plus élevé en quatre ans. En 12 mois, la rentabilité avant impôts de la production privée s'est accrue de 8,1%. Bien qu'on constate un léger recul du bénéfice net, il s'élève tout de même à plus de 50 milliards.

Selon l'enquête trimestrielle de Statistique Canada, 11 des 22 catégories d'industries ont affiché des gains, les plus significatifs étant les sociétés d'assurance (10,3%), la fabrication (10,8%), l'extraction de pétrole et de gaz (16%), les services publics (pipelines, électricité, réseau d'eau... 23,6%), l'intermédiation financière par l'entremise des dépôts (26,2%).

Les plus grands reculs ont été concentrés dans le transport et l'entreposage (-10,8%), les services d'entretien et de gestion des déchets (-16,1%), la réparation, l'entretien et les services personnels (-18%) et, surtout, la construction (-22%).

Record de sept ans

Les marges bénéficiaires qui représentent les bénéfices avant impôts, paiements d'intérêts et postes extraordinaires sont à leur niveau le plus élevé en sept ans, constate Marc Pinsonneault, économiste principal à la Banque Nationale. «Il s'agit d'un exploit, étant donné l'appréciation de 38% du dollar canadien durant cette période. La productivité est sans doute un élément clé de cette appréciation notable de la rentabilité.»

Dans le secteur manufacturier, on observe des redressements considérables, à commencer par le matériel aérospatial, ferroviaire et naval. D'une perte de 84 millions sur des revenus de 5,6 milliards, on passe à des revenus de 6,4 milliards qui ont permis de dégager un bénéfice d'exploitation (avant impôts et postes extraordinaires) de 42 millions.

La variation la plus forte revient cependant sans surprise à la transformation du pétrole et du charbon, un segment qui a pu bénéficier d'une forte appréciation des prix, comme chaque Canadien le constate chaque fois qu'il fait le plein. L'industrie a dégagé des bénéfices de 3,14 milliards, soit 873 millions de plus que durant l'automne.

L'alimentation, les produits informatiques et électroniques, la première transformation des métaux de même que les plastiques, caoutchoucs et autres produits chimiques ont dégagé des excédents de plus de 1 milliard. Ils représentent des variations modestes par rapport au trimestre précédent.

Le repli le plus significatif (-8,6%) revient aux produits du bois, des pâtes et des papiers qui ont néanmoins engrangé 614 millions sur des revenus de 12,7 milliards.

Le secteur financier a particulièrement bien fait avec une hausse d'ensemble de 10,1% de son bénéfice d'exploitation, à hauteur de 17 milliards. Ce qui le distingue toutefois des activités non financières, c'est le bond de 25,4% du bénéfice net, à 11,1 milliards. Le secteur non financier en a réalisé un beaucoup plus considérable. Toutefois, les profits de 39,5 milliards représentent un léger recul de 3,0% par rapport aux résultats de l'automne. Les bénéfices d'exploitation ont cependant augmenté pour le troisième trimestre d'affilée.

L'agence fédérale précise avoir adopté pour ses calculs les normes internationales d'informations financières alors que, par le passé, les entreprises sondées fournissaient leurs résultats selon les principes comptables généralement reconnus.