Le gouvernement Harper poursuit sa croisade en faveur du libre-échange, convaincu qu'il s'agit du meilleur moyen pour soutenir la croissance de l'économie canadienne.

Après l'Union européenne et l'Inde, le ministre du Commerce international, Peter Van Loan, a confirmé hier que le Canada souhaitait conclure un accord de libre-échange avec le Japon.

De passage à Vancouver, M. Van Loan a annoncé comme étape préalable le lancement d'une étude commune avec le Japon afin d'évaluer les avantages économiques d'un tel traité. Cette étude devrait prendre environ six mois.

«L'économie demeure la priorité absolue de notre gouvernement. Notre gouvernement voit dans son engagement à accroître le commerce avec l'Asie un élément moteur de la prospérité et de la croissance du Canada, à long terme», a soutenu le ministre.

Le Japon est la troisième économie du monde et la plus importante source asiatique d'investissements au Canada. Il représente aussi le quatrième marché d'exportation en importance du Canada, avec des exportations qui se sont élevées à près de 9,2 milliards de dollars en 2010, soit une augmentation de plus de 10% par rapport à l'année précédente.

Le Canada mène actuellement des négociations avec l'Union européenne afin de conclure un traité de libre-échange d'ici la fin de l'année. Les deux parties devraient finaliser la première ébauche de l'entente le mois prochain.

Le gouvernement Harper a aussi entrepris des pourparlers avec l'Inde l'an dernier dans le but de signer un accord de libre-échange. Une deuxième ronde de négociations devrait avoir lieu en mars au Canada.

Depuis son arrivée au pouvoir, en 2006, le gouvernement Harper a conclu des accords visant à libéraliser le commerce avec huit pays, soit la Colombie, la Jordanie, le Panama, le Pérou et les États membres de l'Association européenne de libre-échange (l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse).

Il a aussi entrepris des négociations avec une cinquantaine d'autres pays, dont les 27 États membres de l'Union européenne.

En entrevue avec La Presse, hier, M. Van Loan a soutenu qu'il s'agit d'un pas énorme que franchit le Japon pour ouvrir son marché à d'autres pays après des années de stagnation économique. Il a rappelé que le gouvernement japonais a adopté, en novembre dernier, une nouvelle politique globale sur les partenariats économiques.

«L'annonce d'aujourd'hui représente un geste important de la part du Japon pour ouvrir son marché, à l'avantage mutuel des deux pays. Le gouvernement du Japon reconnaît les avantages économiques considérables à tirer d'un accroissement des échanges commerciaux», a dit le ministre, qui s'est rendu au Japon à deux reprises l'an dernier pour jauger l'intérêt des autorités japonaises pour un accord.

M. Van Loan a rappelé que le Canada et le Japon entretiennent des liens privilégiés grâce à leur appartenance à certaines organisations importantes comme le G8, le G20, et le Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC).

Le ministre a aussi indiqué que le Canada, en tant que nation commerçante, ne pouvait se permettre d'attendre la conclusion des pourparlers qui se déroulent sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce, également connus sous le nom de cycle de Doha, pour faire tomber les barrières au commerce international.

«Nous ne pouvons pas tout simplement mettre tous nos oeufs dans ce panier, comme l'ont fait les libéraux lorsqu'ils étaient au pouvoir. Le cycle de Doha avance un peu, mais il reste beaucoup d'obstacles à surmonter. Nous appuyons évidemment le cycle de Doha, mais nous voulons obtenir de nouveaux débouchés en négociant des ententes bilatérales avec de nouveaux partenaires», a dit le ministre.

Le Conseil canadien des chefs d'entreprise (CCCE) a salué la décision du gouvernement Harper de lancer des pourparlers de libre-échange avec le Japon. Le CCCE a rappelé que 71 des 500 plus importantes sociétés au monde se trouvent au Japon et que le centre de gravité économique se transporte vers l'Asie.