La prospérité des entreprises canadiennes est intimement liée à leur capacité d'innover dans leurs façons de faire, soutient le président de la Banque de développement du Canada (BDC) et il souhaite convaincre les entrepreneurs d'agir en ce sens.

«Il faut collectivement qu'on décide, plus qu'on le fait maintenant, de passer à l'action. Je pense qu'on comprend l'importance de le faire. Mais on ne semble pas vouloir poser le geste», a dit son président et chef de la direction, Jean-René Halde en conférence de presse, au terme d'une allocution prononcée devant le Cercle canadien de Montréal hier. Selon un récent sondage BDC et Angus-Reid, 74% des entrepreneurs considèrent l'innovation comme une priorité absolue, mais beaucoup moins se donnent la peine d'innover.

M. Halde entreprend une tournée au pays pour démystifier l'innovation. Le Canada accuse en effet un retard en ce qui concerne la productivité face aux Américains depuis des années. «Quand on analyse comment on peut combler notre retard, c'est par l'innovation», dit-il. Société de la Couronne installée à Montréal employant 1900 personnes, la BDC est une source de financement et de consultation pour 29 000 petites et moyennes entreprises.

Les entreprises innovantes sont mieux capables de vendre leurs produits et sont capables de justifier des marges de profit plus importantes, a souligné M. Halde dans sa conférence. Par innovation, la BDC entend autant un nouveau produit, que de nouveaux équipements ou encore un nouveau marché à conquérir.

Premier Tech en exemple

Dans sa conférence, M. Halde a cité la société Premier Tech, de Rivière-du-Loup, en exemple. Son président et chef de la direction Bernard Bélanger y a implanté une véritable culture de l'innovation. Les 2000 employés de Premier Tech travaillent en horticulture et agriculture, dans les équipements industriels et dans les technologies environnementales. Environ 10% de l'effectif travaille en R-D.

Ses plateformes technologiques ont débouché sur plus 300 nouveaux produits au fil des ans. Plus du tiers de ses ventes annuelles de 500 millions proviennent de produits qui n'existaient pas il y a cinq ans. La croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires s'élève à 11% par année depuis 25 ans.